CLERC de LANDRESSE Charles, César

Par Notice revue et complétée par J.-C. Dubos

Né en 1801 à Baume-les-Dames (Doubs), mort à Besançon en 1867. Avocat. Maire républicain d’Arbois, puis, représentant du parti de l’ordre, maire de Besançon.

Propriétaire à Landresse, après avoir été élève de Proudhon à l’École de Droit de Dijon, il devint avocat à Arbois. Le 2 août 1830, sous la pression de la foule, le maire d’Arbois se retira et une Commission provisoire de sûreté publique se constitua, présidée par l’ancien constitutionnel Laurençot avec comme secrétaire l’avocat Clerc. Un nouveau maire fut désigné qui se retira lui aussi devant les manifestations des vignerons. L’avocat Clerc, qui signa de ce jour Clerc de Lambresse, nom porté pas ses ascendants au XVIIIe siècle, accepta le mandat le 8 février 1831. Bien qu’affichant des opinions libérales et ouvertement favorables au gouvernement de Louis-Philippe, il adhéra ou se rapprocha de l’association nationale créée en mars 1831, qui se transforma rapidement en Association républicaine du Jura, présidée par Eugène Regnault d’Épercy et qui, s’étendant sur cinquante-deux cantons, comprenait plus de 600 adhérents en 1832. Avec l’association, Clerc participa le 5 novembre 1832 à un charivari contre le général baron Delort, châtelain de Verreux, aux portes d’Arbois, et aide de camp de Louis-Philippe. Il fut révoqué le 27 novembre. Avec Regnault d’Épercy Eugène, ils furent élus ensemble symboliquement au conseil municipal, le 20 février 1833.
Le 9 mars 1834, quatre cents manifestants écoutèrent les discours enflammés des deux animateurs et, aux nouvelles de Lyon, le 13, Arbois proclamait la République. Le 15, la troupe rétablit l’ordre, trente-deux manifestants furent arrêtés, dix-sept maintenus, six inculpés dont un seul se présenta furent condamnés par la Cour des pairs. Après ces événements, Clerc de Lambresse s’inscrivit au barreau de Besançon.
Après cette période, Clerc de Landresse connut une évolution très nette vers le conservatisme. En 1850, il appartenait au parti de l’ordre et se fit rosser par des proscrits lors d’un voyage à Lausanne.
Devenu bâtonnier, il est nommé maire de Besançon en 1860. Entreprenant et dynamique, il prit de nombreuses initiatives pour l’amélioration des conditions d’existence dans la ville, tant pour l’urbanisation pure que pour les moyens d’éducation, de solidarité sociale, de sécurité, etc., qui lui valurent le surnom bien mérité de Petit Haussmann. Il mourut à la tâche.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28836, notice CLERC de LANDRESSE Charles, César par Notice revue et complétée par J.-C. Dubos, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par Notice revue et complétée par J.-C. Dubos

SOURCES : M. Vuilleumier, « Trois lettres inédites d’Ernest Cœurderoy », International Review of Social History, vol. XI (1966), Part 2. —A. Desaunais, « La Révolution de 1848 dans le département du Jura », dans Volume du Centenaire de la Révolution de 1848 dans le Jura, publié par la Société d’émulation du Jura, Lons-le-Saulnier, 1948, pp. 49-359. — Évelyne Toillon, Les rues de Besançon, Besançon, Libre (?), 1984. — G. Grand, Histoire d’Arbois, Arbois, Sansovini, 1967. — Note de M. Vuilleumier.

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