COEFFIER Louis, Étienne

Par Gilles Pichavant

Né le 7 fructidor an 13 (25 août 1805) à Fleury-la-Forêt (Eure) ; ouvrier fileur à Barentin (Seine-Maritime, Seine-Inférieure) ; condamné pour coalition d’ouvriers le 8 octobre 1830

Louis Coeffier était fileur à Barentin, lorsqu’en fin août 1830, les fileurs de Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime, Seine-Inférieure) et du faubourg Saint-Sever de Rouen, se mirent en grève. Ils voulaient que la Révolution de Juillet se traduisent par un changement concret. Le temps de travail étant de l’ordre de 16 heures 30 à 17 heures par jour, ils voulaient obtenir que la durée de travail quotidienne ne dépasse pas les 12 heures. Ils voulaient aussi une augmentation de salaire. Et ils voulaient la suppression du système d’amendes en vigueur dans les filatures, qui réduisait le salaire de manière arbitraire.

La grève s’étendit rapidement aux communes limitrophes de Rouen, comme Darnétal, ainsi qu’aux vallées du Cailly (Déville, Maromme, Le Houlme), puis de l’Austreberthe (Barentin, Pavilly).

Une commission fut créée par le préfet, constituée exclusivement de patrons filateurs, pour réviser les règlements intérieurs. Le 4 septembre, celle-ci publia son projet, qui fut affiché dans les filatures. cette publication produisit l’effet contraire à celui escompté, et l’effervescence grandit.

Les 4, 6 et 7 septembre, des rassemblements de fileurs eurent lieu à Barentin et à Pavilly. Ils furent dispersés par l’intervention des maires, du juge de paix, appuyés par la garde nationale.

Le 7 septembre, sur les environs de huit heures du soir, Louis Coeffier qui soupait dans une auberge de Duclair (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) « proféra des propos séditieux ». Le maire alla chercher quatre hommes au corps de garde de la Garde Nationale, et le fit arrêter et interroger par le Juge de Paix. De crainte qu’il ne fut délivré par ses camarades, il le fit monter le lendemain dans une diligence, sous la garde de deux hommes de garde, pour le transférer à la maison d’arrêt de Rouen.

Après un premier report du jugement faute de témoins le 27 septembre 1830, le 8 octobre 1930 il fut condamné à un mois de prison, pour « avoir fait partie d’une coalition d’ouvriers dans la vallée de Barentin, ayant pour but d’interdire le travail dans les ateliers, empêcher de s’y rendre après certaines heures de travail, et d’enchérir les travaux, en disant qu’il fallait déchirer les règlements, ne pas s’y conformer, qu’il ne fallait pas travailler pour le prix qu’on accordait, et que les ouvriers qui travailleraient seraient des lâches ».

Pour la coalition du Faubourg Saint-Sever de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), voir : Adonis Amourette, Dominique Labois, Alexandre Levézier, Théodore De Longmare, Alphonse Leloutre, Stanislas Loison, Jacques Revers ; pour celle de Barentin et Pavilly, voir : Louis Coeffier, Pierre Drély. Pour la Vallée du Cailly, voir Jean-Isidore Prévost. Pour Darnétal : Nicolas Halavent. Pour la répression d’un attroupement de Rouen, voir : Paul Caumont. Coalition d’enfants Narcisse Saint-Martin

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28872, notice COEFFIER Louis, Étienne par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Gilles Pichavant

SOURCE : Arch. Dép. de Seine-Maritime, PV de la Cour de première instance du tribunal de Rouen, cote 3U-4-1320, et cote 10M330 — Le Journal de Rouen, notamment le 9 octobre 1930 — Arch. Nat., BB 18/1188. — État civil.

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