Né à Épinal le 11 janvier 1802, il vivait toujours en 1888. Démocrate-socialiste des Vosges en 1848. Député radical du département, de 1871 à 1876.
Contaut fut d’abord percepteur, et ensuite négociant. Mais il avait auparavant défrayé la chronique d’Épinal, en se battant, lui simple garde national, contre le lieutenant Dominique Gerbaut. Contaut avait été blessé au duel du bois de la Vierge, qui avait eu lieu en octobre 1831. Les deux hommes devaient ultérieurement se retrouver sur de très proches positions politiques.
Établi commerçant à Neufchâteau, Contaut fut maire de la ville après la révolution de février 1848. Il le demeura peu de temps. En 1850 et 1851, sans fonctions officielles, il appelait seulement les démocrates à ne pas oublier de commémorer 1848, pour chaque anniversaire. Au plus, mal avec les autorités réactionnaires, il subissait leur répression en toute occasion. Ainsi, dès le 23 mai 1849, avait-il été condamné en correctionnelle pour affichage d’un imprimé sans autorisation préalable.
En décembre 1851, il était dénoncé par le sous-préfet comme un « meneur », ce qui semble répondre à la nouvelle que le sous-préfet avait reçue cinq mois plus tôt que Contaut était un affidé de la Propagande démocratique et sociale.
Il subit une condamnation de la part de la Commission mixte au début de 1852, condamnation de nature inconnue. Mais on sait qu’en 1852 Contaut était à Neufchâteau sous la surveillance de la police, qui signalait son hostilité et notait sa présence à des réunions « suspectes » tenues à Nancy.
En 1863, Contaut était vénérable de la loge Saint-Jean-de-la-Paix, orient de Neufchâteau, et il fut un des commissaires installateurs de la nouvelle loge d’Épinal, la même année.
De nouveau maire de Neufchâteau après le 4 septembre 1870, Contaut passa comme radical aux élections à l’Assemblée nationale du 8 février 1871. La loge de Neufchâteau, à laquelle il appartenait toujours, comptait, selon le sous-préfet, de mars à mai 1871, des « partisans » de la Commune, disons, pour être sans doute plus près de la vérité, des hommes qui ne se livraient pas contre la Commune à une systématique hostilité et allaient jusqu’à la justifier sur certains points.
Quoi qu’il en fût au juste, Contaut vota dans l’ensemble avec la gauche patriote, mais modérée, à Bordeaux, puis à Versailles.
Le 2 décembre 1882, comme victime du coup d’État du 2 décembre 1851, il recevait une pension de 300 F. Voir Dubois Jean-Baptiste.
SOURCES : Arch. Dép. Vosges, 8 M 20, 8bis M 5, 12 M 12, et dossier du tribunal de première instance pour le duel de 1831. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français.