COUTHON Georges, Auguste

Né à Orcet (Puy-de-Dôme) le 22 décembre 1755, guillotiné à Paris le 28 juillet 1794. Conventionnel montagnard. Démocrate franc-maçon, dont l’influence fut considérable sur le mouvement démocratique de la Grande Révolution, dans le Puy-de-Dôme particulièrement.

Avocat et déjà paralysé des membres inférieurs avant la Révolution, Couthon exerçait à Riom. Élu du Puy-de-Dôme à l’Assemblée législative en 1791, il siégea à l’extrême-gauche. Il revint à la Convention et rencontra Robespierre, dont il devint l’ami. Les deux hommes étaient faits pour s’entendre.
À la Législative, Couthon avait parlé avec vigueur en faveur d’un cérémonial purement civique à déployer lors des venues du roi, où il n’aurait plus été appelé ni Sire ni Majesté, mais seulement le roi, conformément au contrat passé entre la nation et lui, sous les auspices de la loi. Cette rupture totale avec la thaumaturgie royale avait d’abord fait l’objet d’un décret conforme de ses collègues. Le lendemain, ce décret était rapporté. Le 29 mai 1792, Couthon avait prononcé contre la Cour et contre ses buts de guerre un discours clairvoyant, dénonçant les louches intentions de gens qui ne pariaient sur les combats qu’en escomptant la défaite, l’augmentation des pouvoirs de l’armée et son intervention pour restaurer l’Ancien Régime.
Réélu à la Convention, le premier sur onze (6 septembre 1792), Couthon s’attacha à Robespierre dès le mois suivant. Le 10 juillet 1793, il entrait au Comité de Salut public, avant Robespierre. Il devait, lui qui, comme on disait à l’époque, « n’avait que le cœur et la tête de vivants », y exercer une grande influence, et, malgré ses infirmités, participer aux missions dispensées par la Convention. On connaît en particulier la part qu’il eut avec Collot-d’Herbois et Fouché à la reprise de Lyon et on sait qu’il obtint de la Convention pour le maire démocrate de Lyon, Chalier, que les royalistes avaient fait guillotiner, une réhabilitation éclatante. La popularité posthume réelle que Chalier, officiellement panthéonisé, eut à Paris, en 1794, doit être mise au compte de Couthon.
Les 8, 9 et 10 thermidor an II, Couthon partagea le sort des robespierristes. Accusé par les conjurés du 9 thermidor d’avoir voulu rétablir le trône, il se borna à ironiser sur l’indisponibilité physique qui le lui interdisait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29242, notice COUTHON Georges, Auguste , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Fonds maçonnique de la Bibl. Nat. — A. Kuscinski, Dictionnaire des Conventionnels.

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