DAUMAS Augustin, Honoré

Par Maurice Agulhon

Né le 24 mai 1826 à Toulon (Var), mort le 11 janvier 1896 à Toulon ; propagandiste républicain et socialiste sous la Seconde République ; député puis sénateur sous la Troisième République.

Augustin Daumas était le fils d’un portefaix à blé, franc-maçon, et devint lui-même portefaix à blé. Comme la plupart de ses compagnons de métier, c’était « un républicain de la veille », peut-être d’affinités fouriéristes. Voir Ledeau C.* Il faisait la lecture de La Presse ou du Siècle à ses camarades illettrés.

A partir de juin 1849, son activité de propagandiste se fit plus intense. Il créa une société secrète, la Jeune Montagne. Voir Fouillé L.* Il fut impliqué dans l’affaire du « complot de Lyon » (Voir Gent Alphonse*) et, le 28 août 1851, condamné à dix ans de réclusion. Il subit intégralement sa peine à Doullens, à Belle-Ile, au Mont-Saint-Michel, refusant toute libération anticipée qu’il aurait dû acheter de la renonciation à ses idées. Il utilisa son temps de détention pour parfaire son instruction.

Sous le Second Empire, il se tint d’abord à l’écart de la vie politique. Aux élections municipales de juillet 1865, il fut candidat sur une liste d’opposition avec Thouron*, un ami d’Émile Ollivier*, et Fulchran Suchet*, mais il ne figurait pas sur une autre liste d’opposition dite « Liste des Travailleurs ». Il ne fut pas élu. Au premier tour, il avait obtenu 627 voix (inscrits : 12.322, votants : 4.932), et 751 au second. Lors des élections législatives de 1869, il faisait partie du « Comité de l’opposition démocratique » qui soutenait la candidature radicale d’Emmanuel Arago* contre celle du libéral Philis et celle du candidat officiel Pons-Peyruc, qui fut élu.

En 1870, Daumas fut nommé commissaire à la Défense dans le département du Var. Il fut élu député de ce département le 2 juillet 1872, réélu le 20 février 1876, le 14 octobre1877, le 21 août 1881 et le 18 octobre 1885, où il fut le colistier de Clemenceau. À la Chambre, il vota presque toujours avec l’extrême gauche ; il s’abstint en particulier, en 1875, dans le vote sur l’ensemble des lois constitutionnelles. En 1886, lors des événements de Decazeville, lorsque les socialistes se séparèrent de l’extrême gauche radicale pour créer un « groupe ouvrier » et élaborer un programme commun, il adhéra à ce groupe.

Il fut élu sénateur du Var le 31 août 1889, mais fut battu au renouvellement triennal du 4 janvier 1891.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29463, notice DAUMAS Augustin, Honoré par Maurice Agulhon, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 11 février 2019.

Par Maurice Agulhon

SOURCES : Arch. Dép. Var, II M 6, II M 7, II M 11. — P. Rossi, Mes souvenirs, 1848, Toulon, 1888. — Noël Blache, Histoire de l’insurrection du Var en décembre 1851, Paris, 1869. — La Sentinelle toulonnaise, 21 juillet 1865, 17 mai 1869. — Le Toulonnais, 25 juillet et 1er août 1865. — L’Illustration du Var, 7 avril 1872. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — A. Zévaès, Histoire du socialisme et du communisme en France de 1871 à 1947, s. l. n. d.

ICONOGRAPHIE : L’Illustration du Var, n° du 7 avril 1872 (Bibl. Mun. Toulon, 0.109).

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