DAVEZAC Jean

Né le 27 octobre 1820 à Tarbes (Hautes-Pyrénées) ; ouvrier typographe ; il fut membre du cercle des travailleurs et du Comité de salut public d’Agen.

Marié depuis 1842, père de trois enfants, Jean Davezac savait lire et écrire avec facilité, et continua de s’instruire.
Il a d’abord travaillé comme confiseur à Paris, où il subit un emprisonnement de dix jours pour rébellion, outrages et tapage nocturne (jugement du 3 décembre 1839 du tribunal de la Seine). Davezac travailla ensuite dans l’imprimerie du « sieur Noubel » à Agen (Lot-et-Garonne) en qualité d’ouvrier typographe.
Il avait été remarqué par Flora Tristan lors de son bref passage à Agen en septembre 1844. De tous les ouvriers qu’elle rencontra, il fut un des rares à bien comprendre l’intérêt de son action : « Ah ! Madame, disait-il, les ouvriers ont grand besoin d’étudier et de comprendre votre livre ; ils n’ont pas d’amour, de manière qu’ils n’ont pas la moindre intelligence. »
Vice-président du cercle des Travailleurs d’Agen en 1849 — voir Labau J. —, il prit au sérieux en décembre 1851 l’ordre d’insurrection du département de Lot-et-Garonne et fut membre du Comité de Salut public d’Agen. Voir Daney J.*, Lermet P.*, Moreau J.*, Nasse F.*, Nolibé F.*, Nolibé F.*, Pandelé E.*, Petit-Laffite*, Poncharrau R.*, Saint-Marc S.*, Seré S.*
Inculpé pour affiliation à sociétés secrètes, excitation à la guerre civile, tentative de meurtre sur la personne du maire le jour de l’insurrection, il s’enfuit vers l’Espagne, mais fut arrêté à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), le 15 janvier 1852. La Commission mixte de Lot-et-Garonne le soumit à la transportation en Algérie, peine qui fut remise par décision impériale du 6 août 1854. Mais un arrêté préfectoral du 8 juillet 1857 replaça Davezac sous la surveillance de la police, parce qu’il s’« était associé récemment à des manœuvres hostiles au gouvernement de l’empereur ». Une perquisition à son domicile, en février 1858, fit découvrir des gravures représentant Ledru-Rollin, Louis Blanc, Caussidière, Pierre Leroux et d’autres démocrates socialistes ou socialisants. Aussi fut-il de nouvel arrêté le 11 mars, en vertu de la loi de sûreté générale, après avoir été condamné la veille (10 mars), par le tribunal d’Agen, à un mois de prison et aux dépens, à cause de paroles menaçantes pour le préfet proférées devant le commissaire de police.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29497, notice DAVEZAC Jean, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 27 septembre 2022.

SOURCES : Arch. Dép. Lot-et-Garonne, série M non classée et série U (IV/15 — U 3), contenant une lettre autographe de Jean Davezac adressée à sa femme, datée de Tlemcen (Algérie) le 23 novembre 1852, une chanson politique Les Bonnets et quelques croquis caricaturaux.

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