DAVID Adolphe

Né en 1808, mort à Reims, le 26 février 1849. Négociant à Reims. Vers 1830, il fut très épris du saint-simonisme, et en garda une propension marquée à l’étude des transformations de l’industrie et à celle de leurs conséquences sur la condition des ouvriers.

David ne craignait pas de discuter le bien-fondé des doctrines socialistes qui ne lui semblaient pas fondées sur la seule observation des faits.
Le 25 décembre 1834, il devint secrétaire du conseil d’administration de la société qui se constitua pour assurer la publication de L’Industriel de la Champagne, journal d’opposition libérale, mais qui fut toujours très attentif aux problèmes posés par la condition ouvrière. Les élections municipales de juin-juillet 1846 permirent à David d’entrer au conseil municipal de Reims. En 1847, il devint vénérable de la loge la Sincérité qui, pendant la révolution de Février 1848, organisa des secours pour la population indigente. Dans la nuit du 24 au 25 février 1848, David avait rédigé, avec les autres conseillers municipaux de l’opposition, une proclamation affirmant que cette opposition entendait participer à l’œuvre entamée par l’insurrection parisienne.
Il entra dans l’administration municipale provisoire où il s’occupa principalement des questions financières et industrielles. Le 2 mars, Ledru-Rollin, le nomma commissaire spécial du Gouvernement provisoire pour l’arrondissement de Reims. Il s’adjoignit Courmeaux* , mais, dès le mois d’avril, sa santé chancelante l’obligea à se décharger complètement de ses fonctions sur Courmeaux.
Il avait eu à faire face à la manifestation ouvrière du 20 mars, réplique de la manifestation parisienne du 17. Le 24 mars, il avait signé le décret de dissolution des ateliers municipaux qu’il dut rapporter le 27. À la suite de nouveaux troubles, survenus les 10 et 11 avril, il prit à nouveau le parti de fermer les ateliers de travaux communaux. Néanmoins, il se dépensait auprès du Gouvernement provisoire afin d’obtenir de lui un effort en faveur des sans-travail de Reims. Le 12 avril, il obtint l’ouverture de travaux de terrassement à exécuter aux portes de la ville pour l’embranchement du chemin de fer. Le 15 avril, il rouvrit les ateliers communaux.
Il se classait de plus en plus parmi les modérés, ce qui ne l’empêcha pas de réclamer auprès du Gouvernement provisoire, en vain d’ailleurs, la libération de l’ouvrier tailleur Cerbelaud arrêté lors des troubles du 10 avril. Pour les élections à la Constituante, du 23 avril 1848, il fut battu, sous l’étiquette de « candidat démocrate », « pour avoir fait alliance avec les communistes et avoir fait des démarches en faveur des perturbateurs », dira de lui un adversaire monarchiste. En fait, David, mal vu de la droite et des ouvriers, devenait chaque jour de plus en plus impopulaire. Il semblait ne plus comprendre l’ampleur du mouvement social qui se dessinait. Le 9 juillet 1848, il démissionna de son poste de commissaire. Lors des élections municipales des 30 et 31 juillet, il figura sur plusieurs listes de candidats, notamment sur celle du « Club de la Fraternité » qui comprenait plusieurs ouvriers. Il ne fut élu qu’en dixième position. Ses obsèques, le 26 février 1849, furent une manifestation d’union des ouvriers et des républicains démocrates contre la réaction. Deux socialistes : Courmeaux et Bressy prirent la parole sur sa tombe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29510, notice DAVID Adolphe, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 27 juin 2018.

SOURCE : Boussinesq et Laurent, Histoire de Reims..., t. II, 2e partie.

ICONOGRAPHIE : Boussinesq et Laurent, ouvr. cité, p. 573.

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