DEBESSE Jean-Baptiste

Né le 18 juin 1813 à Carcassonne (Aude), mort sans ressources à l’hôpital de Constantine le 14 septembre 1876 ou 1877. Commis-négociant à Mazamet (Tarn), veuf, sans fortune, mais considéré comme exerçant une grande influence sous la Seconde République sur les démocrates socialistes de Mazamet.

Président et orateur en 1848 de la Société démocratique des ouvriers de Mazamet, il aurait été, en octobre 1851, l’instigateur et l’organisateur de la société secrète républicaine et socialiste de Mazamet. Il s’en défendait. Les objectifs de la société, selon les déclarations d’un prévenu de 1852, auraient été : 1) de détruire les machines des manufactures qui empêchaient les ouvriers « d’utiliser leurs bras » ; 2) « de se venger des riches qui abusent de la situation des malheureux et des besoins des femmes des ouvriers ». La société aurait compté jusqu’à 300 membres, et ses chefs auraient été en liaison avec les démocrates albigeois, parmi lesquels l’instituteur Jean-Jacques Beteille, enfant de Mazamet.
Plus précisément, Debesse fut inculpé pour avoir également passé commande de poignards « des plus dangereux », pour les adhérents de la société, chez un coutelier de la ville dans la boutique de qui deux de ces armes furent saisies, le 22 novembre 1851, lors d’une perquisition. On l’accusait enfin d’avoir pris part à la réunion qui décida de prendre d’assaut l’Hôtel de Ville de Mazamet, le 4 décembre 1851, après qu’il eût reçu d’Albi une lettre annonçant le coup d’État.
Si Debesse reconnut bien l’existence de la lettre, il affirma n’en pas connaître l’auteur et qu’il s’agissait d’un envoi anonyme. Il nia également avoir participé à l’assaut de l’Hôtel de Ville.
Ce fut cependant à ce titre que vingt-six autres citoyens de Mazamet et lui-même furent maintenus en prison. Il aurait encore proféré des menaces de mort contre le procureur de la République. Pour le tout, il fut frappé, par la Commission mixte du Tarn, de déportation en Algérie (« Algérie plus »). Gracié le 2 février 1853 il se fixa à Marseille. Il s’y trouvait encore en 1859, lors de l’établissement des listes pour l’amnistie.
Voir Barthès Jean, Beteille Jean-Jacques*, Bordes Eugène*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29551, notice DEBESSE Jean-Baptiste, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 5 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat. F15/4090. — Arch. Dép. Tarn, IV M 2/46. — Note de Rémy Cazals.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable