DEBUISNE Jean-Baptiste (ou DEBUIGNE Jean-Baptiste)

Né le 8 mars 1811 à Roubaix (Nord), fils d’un ouvrier tisserand. Ouvrier fileur. Militant syndicaliste.

Le 10 août 1830, jour de l’avènement de Louis-Philippe, il se trouvait avec Bartholomé E.* ou Bartholomée F.* — voir ces noms — à la tête du cortège des ouvriers de Roubaix qui parcouraient la ville en chantant la Marseillaise et en poussant des cris hostiles au patronat. Les manifestants brisèrent les vitres des manufactures et des maisons des fabricants en même temps qu’ils arrachaient une promesse d’augmentation des salaires. Debuisne se réfugia en Belgique pour échapper aux poursuites et fut condamné par contumace. Il contracta un engagement au 2e régiment de lanciers et servit dans l’armée belge jusqu’en 1840.
Il rentra en France et, en Février 1848, il devint membre du club républicain de Roubaix. Il participa à la fondation (1er avril 1848) de la Société fraternelle des fileurs de la ville, présidée par Désiré Debuchy*, première organisation syndicale des ouvriers roubaisiens, et il devint économe de la société. Il fut l’un des chefs de la grève déclenchée le 23 octobre 1848 pour la fixation d’un salaire minimum. Voir Duthoit L.* Il signa également la lettre adressée par la Société fraternelle des fileurs au préfet, le 8 janvier 1849. Voir Dassonville*. Il contribua au développement de la grève du 10 septembre 1849, par laquelle les fileurs tentèrent d’obtenir le respect des tarifs de salaires et des horaires réglementaires. Il fut arrêté, le 16 octobre suivant, avec les autres animateurs de la Société fraternelle, et condamné, le 16 novembre 1849, par le tribunal correctionnel de Lille, à un mois de prison pour délit de coalition.
Il fut arrêté le 19 décembre 1851 comme « un des agents les plus actifs de l’ex-commissaire du Gouvernement provisoire Charles Delescluze* » et « comme étant, par sa conduite, par l’exaltation des opinions qu’il professe, hautement dangereux pour l’ordre et la tranquillité publique ». Comme on estimait que son séjour dans l’armée belge lui avait fait perdre la nationalité française, il fut expulsé du territoire le 26 janvier 1852 « par mesure de sûreté générale ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29562, notice DEBUISNE Jean-Baptiste (ou DEBUIGNE Jean-Baptiste) , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 6 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat., BB 18/1186, 3957, 1479 et F 7/9787 (Nord). — Arch. Dép. Nord, M 137/54, 141/79, 595/2, 620/4 et 14. — Arch. Mun. Roubaix, F II C I, I II BA2, J I n° 1, D II B 6 et 7.

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