DÉCHARNEAU Désiré, Paul, Léon

Il fut arrêté dans le département de la Loire, sur la route de Lyon à Montbrison, comme ayant pris part à l’insurrection ouvrière de Lyon en 1831. Mis en liberté le 23 décembre 1831, il fut dirigé sur son pays natal, où habitaient ses parents.
Une lettre du 18 décembre 1831, adressée par le ministre de l’Intérieur au préfet des Deux-Sèvres, nous apprend que le jeune Décharneau, se disant ferblantier, avait été trouvé porteur « d’une bayonnette de troupe, d’un paquet de cartouches, de balles de diverses grosseurs et de bouchons de fusils... » Cette lettre ajoutait : « Cet homme, que le genre d’industrie qu’il annonce professer devait rendre étranger aux débats qui se sont élevés entre les fabricants d’étoffes et leurs ouvriers, a déclaré dans son interrogatoire qu’il s’était battu à Lyon avec et pour ces derniers et que l’arme et les munitions qu’il portait avaient été enlevées à la garde nationale. »
Un rapport du sous-préfet de Bressuire (24 décembre 1831) précisait que Décharneau, qui exerçait effectivement la profession de ferblantier, appartenait à une « honnête famille » ; son père, « dont on peut regarder les opinions comme nulles », figurait sur les listes électorales de l’arrondissement de Bressuire ; son frère aîné faisait partie de la garde nationale. Les antécédents de l’intéressé « ne sauraient lui être plus favorables. Ses relations dans le reste du pays et celles de sa famille ne sont pas de nature à donner un caractère de particulière gravité à la part qu’il a prise à l’insurrection lyonnaise. Elles sont au contraire toutes à son avantage. »
D’après la correspondance officielle au sujet de Décharneau les autorités administratives craignaient que celui-ci ne fût un agent des Vendéens qui s’agitaient alors dans le Bocage et notamment dans la région de Bressuire.
Mais, dans une lettre du 24 décembre 1831, le maire de Bressuire écarta ce soupçon et plaida la cause du jeune homme :
« La famille de ce jeune homme est bien loin d’avoir manifesté ou de manifester des sentiments hostiles au trône de Juillet. Son père, fort honnête homme, est inscrit sur nos listes électorales et ne s’est jamais occupé de politique sous quelque gouvernement que ce fût. Son frère aîné fait partie de notre milice citoyenne et s’est toujours montré animé du plus pur patriotisme. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29573, notice DÉCHARNEAU Désiré, Paul, Léon, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 15/3.

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