DELBARRE J., dit Théodelphe

Originaire de Walincourt (Nord), ancien ouvrier tisseur devenu instituteur à Lille et à Roubaix. Au moment de la révolution de Février, il exerçait à Paris où il demeurait, 149, faubourg Saint-Denis. Il se présenta devant les électeurs du Nord en avril 1848. Dans sa profession de foi adressée spécialement aux ouvriers, il disait : « Une lutte terrible, gigantesque, va s’ouvrir à l’Assemblée entre le privilège et la souffrance des classes dépossédées, entre la propriété du travail et la propriété du capital [...]
« Je demanderai au Pays [...]
« Comme BUT, notre complète réhabilitation sociale, par l’organisation de l’Agriculture et du Travail, par l’éducation gratuite et obligatoire pour tous ;
« Comme MOYEN, l’impôt progressif, l’association de la Propriété (capital ou immeuble) au Travail et au Talent, une large réduction de toutes les dépenses, l’application entière du dogme inviolable et sacré de la souveraineté du peuple ;
« Comme RÉSULTAT, la France heureuse et forte au dedans, protection et sauvegarde de la liberté des peuples au dehors ! Nous voulons que 35 millions d’hommes ne soient plus exposés, comme l’année dernière, à être décimés par la disette [...]
« Nous voulons indépendance et garantie du bien-être pour le travailleur industriel, comme il y a, depuis des siècles, indépendance et garantie de bien-être pour le capitaliste. »
Delbarre écrivait généralement sous le nom de Théodelphe et c’est de ce pseudonyme qu’il avait signé une brochure spécialement adressée aux ouvriers de Paris. Dans une lettre à Delescluze, il déclarait qu’elle serait peut-être de quelque utilité pour les ouvriers du Nord.
Delbarre avait certainement pris connaissance des écrits saint-simoniens et fouriéristes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29692, notice DELBARRE J., dit Théodelphe , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 27/4, 184/30, Profession de foi d’un instituteur du département du Nord. — La Révolution de 1848, t. I, n° 2 (1904), pp. 61-62.

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