Né en 1803 à Paris, homme de peine, employé depuis 1845 à la Compagnie française du Gaz, faubourg Poissonnière où il demeurait, Louis Deliquet fréquentait les clubs, celui d’Auguste Blanqui* particulièrement. Le 23 juin 1848, il combattit à la barricade du faubourg Poissonnière jusqu’à ce qu’elle fût prise, dans la soirée du 24. Arrêté les mains et la bouche noires, il refusa de se mettre dans les rangs de la garde nationale : « Personne n’a le droit de me faire sortir pour tirer sur mes frères. » Sa concierge le sauva d’une exécution sommaire au nom de ses cinq enfants. Il reçut des coups terribles et il fut précipité d’une certaine hauteur par une ouverture pratiquée dans le mur de la maison voisine. On tenta à nouveau de le fusiller et on l’abandonna pour mort. Livré par les déclarations d’une autre concierge, il fut transporté puis gracié en décembre 1849.
SOURCE : Arch. Min. Guerre, A 7332.