DEMONTRY James, Jules, Léon

Né le 29 juillet 1806 à Dijon (Côte-d’Or), mort à Cologne (Rhénanie) le 6 juillet 1849. Avocat, commissaire du Gouvernement provisoire, représentant du peuple en 1848 et 1849. Démocrate-socialiste.

Fils d’un garde-magasin de l’administration du timbre, il fit ses études au séminaire avant de devenir étudiant en droit à Dijon ; il fut un des dirigeants de l’agitation dans la jeunesse bourguigonne contre le régime de la Seconde Restauration et participa aux manifestations qui marquèrent le passage à Dijon de la duchesse d’Angoulême, à la veille de la chute des Bourbons. Correspondant local de la Société des Amis du peuple en 1830, il créa, lors de la dissolution de celle-ci, l’Association bourguignonne, tout aussi républicaine, et devint rédacteur au journal républicain Le Patriote de la Côte-d’Or, tout en exploitant des vignes qu’il possédait dans la région de Chambolle et en se livrant au commerce des vins. Il avait organisé, en 1833, la section locale de la Société des Droits de l’Homme et préparé l’envoi de secours aux insurgés lyonnais de 1834 par le cercle républicain de Dijon. Défenseur au Procès d’Avril, correspondant de La Réforme, il prit part naturellement à toutes les campagnes pour l’élargissement du droit de suffrage et en particulier à la campagne des banquets de 1847, défendant toujours des positions très démocratiques et soutenant les propositions destinées à améliorer le sort des ouvriers.
Le 25 février 1848, il fut nommé président de la Commission exécutive de la commune de Dijon, puis, le 7 mars, commissaire du Gouvernement provisoire pour la Côte-d’Or. Il fut très vite attaqué par les conservateurs. Au début d’avril, ses pouvoirs furent étendus à la Haute-Saône et au Doubs, et le 6 avril, il réprima avec vigueur les troubles de Besançon. Le 23 avril 1848, il fut élu représentant de la Côte-d’Or à la Constituante, le sixième sur dix. Il siégea à la Montagne et fit partie du comité des affaires étrangères. Il vota contre la loi sur les attroupements, contre les décrets sur les clubs, contre la proposition Proudhon, contre les poursuites à l’égard de Louis Blanc et de Caussidière, pour la peine de mort, pour l’impôt progressif, pour l’inscription du droit au travail dans la Constitution, pour l’amnistie générale, pour la libération des transportés de Juin.
En mars 1849, il était élu colonel de la garde nationale de Dijon, contre le candidat du parti de l’Ordre et contre le candidat des républicains modérés. Le 13 mai 1849, il était élu député à la Législative, toujours en Côte-d’Or, en huitième et dernière position, par 36.756 voix (inscrits : 118.653, votants : 92.695). Le 13 juin 1849, il signait l’appel aux armes de Ledru-Rollin, qu’il suivit au Conservatoire des Arts et Métiers. Le gouvernement déposa contre lui une demande en autorisation de poursuites pour appartenance à la Solidarité républicaine. Le 30 juin, il put s’échapper avec le passeport d’un ami. Il gagna Cologne où il mourut du choléra peu de jours après. Voir Carion J.*, Coquet J.*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29791, notice DEMONTRY James, Jules, Léon , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Biographie des 900 députés..., Paris, 1848. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — Langeron, James Demontry, sa vie et sa mort, Bruxelles, 1850. — A. Gault, James Demontry, sa biographie politique et parlementaire (Dijon, 1849, imprimé en épreuves (non-paru), Bibl. Mun. Dijon, fonds Milsand, n° 2800). — Biographie de James Demontry (brochure anonyme de propagande électorale, Paris, 1849, Bibl. Mun. Dijon, fonds Milsand, n° 4186).

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