Né en 1798. Élève de l’École normale supérieure. Saint-simonien. Régent de quatrième au collège de Falaise (Calvados). Lecteur du Globe, il écrivait le 20 novembre 1831, au directeur de ce « Journal de la religion saint-simonienne », Michel Chevalier : « Il y a eu, chez moi du moins, un moment de désespoir. Je vous voyais déjà dispersés dans la vie d’autrefois. J’y rentrais avec vous et cette pensée m’était bien amère... » (Bibl. Arsenal, Fonds saint-simonien, 7602). Il entra ainsi en relations avec l’Église, mais seulement pendant une année environ (Cf. Fonds saint-simonien, 7715).
Chargé d’enseigner la littérature et la philosophie à Pauline Roland et à sa sœur, il convertit Pauline au saint-simonisme et lui inspira son premier amour. (Édith Thomas, Pauline Roland, socialisme et féminisme au XIXe siècle, Paris, 1956).)
Socialiste en 1848, Desprez était toujours considéré, dix ans plus tard (mars 1858), par le sous-préfet de Falaise, comme un « agent très dangereux de propagande ». En 1864, sur une liste de personnes ayant des « opinions républicaines », et devant être surveillées, Desprez était jugé « capable, instruit, intelligent », et la sous-préfecture l’estimait encore « dangereux ». On lui attribuait un revenu annuel de 1 200 F en 1858, et « peu de fortune » en 1864, ce qui doit correspondre au même revenu, celui d’un professeur à la retraite.
Voir Grente*.
SOURCE : Arch. sous-préfecture Falaise, Z 80 et 81, affaires politiques.