DIEU Sosthène

Au moment de la révolution de Février, il était professeur à l’hôpital militaire d’instruction de Metz. Le 27 février, le corps des officiers de santé militaire de Metz fut reçu par Billaudel, commissaire du Gouvernement provisoire. Dieu prit la parole au nom de tous, pour demander la réorganisation radicale de ce corps, négligé par la monarchie de Juillet qui le jugeait trop républicain.
Les citoyens du sixième canton de Metz sollicitèrent Dieu pour qu’il fût leur délégué en vue des élections d’avril 1848. Il accepta en ces termes : « Le peuple, appelé pour la première fois depuis 1789 à jouir de la véritable vie politique [...] a en lui-même un sens intime, un instinct de divination qui lui donne la mesure de son droit et l’aptitude à l’exercer. » Il ajouta que pour lui, « il n’y a plus de classes, plus de catégories ». Il précisa qu’il ne voterait que pour des hommes « dévoués, énergiques, pratiques [qui] prendront pour devoir l’organisation du travail ; [...] de vrais républicains [... qui compléteront] la révolution politique [...] afin de donner ensuite au pays des institutions sociales établies sur les vrais principes démocratiques ».
Dieu appartint au « Cercle républicain » fondé en septembre 1848 ; il fut secrétaire du « Comité démocratique central de la Moselle », constitué, lors de l’élection partielle du 16 novembre 1848, pour appuyer la première candidature ouvrière, celle du typographe Ronfort. À ce titre, il contresigna, avec Lambry, la profession de foi de Ronfort, qui réclamait l’accession de tous à la propriété et entendait défendre la révolution de Février avec toutes ses conséquences.
Voir aussi Jaclard N.*, Miramdel J.*