DOLLEY Théophile

Par Jean Risacher

Né en 1801 à Villedieu-les-Poêles (Manche), mort avant 1842 ; professeur de lettres ; inventeur d’une méthode de lecture particulière, promoteur de diverses méthodes éducatives ; membre de sociétés républicaines.

Professeur de langues à Paris, Théophile Dolley inventa une méthode de lecture sans épellation ni syllabisation, dans laquelle il manquait trois lettres : GKQ. Apparemment, il consacra sa vie à des tâches éducatives et sociales : membre de l’Association pour l’instruction gratuite du Peuple, présidée par Étienne Cabet, qui fit suite, en juin 1832, à l’Association polytechnique, Dolley devint président de l’Association libre pour l’éducation du peuple, qui lui succéda en 1833, et président de la commission qui distribuait les fonds recueillis par la loterie patriotique de la Commission de secours pour les détenus patriotes. Sans doute membre de l’Association républicaine pour la liberté individuelle et la liberté de la presse, il fit partie de la commission de liquidation de l’Association libre pour l’éducation du peuple qui disparut le 31 mai 1834.

Cette même année, Dolley créa un organisme, la Méthode sociale, destinée à promouvoir une nouvelle organisation sociale. Il commença par l’industrie de la chaussure. Sans doute membre de la Société des Droits de l’Homme, il fut inculpé ou arrêté à l’issue des journées insurrectionnelles d’avril 1834, mais bénéficia d’un non-lieu. Son arrestation fut l’occasion d’une perquisition à son domicile et son dossier de la Cour des pairs, ainsi que celui déposé au musée de l’Histoire de France, sont d’une richesse considérable sur les associations des premières années de la monarchie de Juillet. Il fut l’un des défenseurs désignés par les accusés d’avril 1834 en mai 1835. (Paris).

Sans que l’on connaisse leur origine, il entretenait des relations amicales avec Auguste Blanqui et sa famille, comme en témoigne une lettre que ce dernier lui adressa du Mont-Saint-Michel, le 9 mai 1840, alors que sa femme séjournait chez lui. Dans cette lettre, pourtant écrite dans des conditions particulièrement pénibles, Blanqui ne pouvait s’empêcher de taquiner la croyance religieuse de Mme Dolley, née Joséphine, Charlotte de l’Aubespine, épousée en 1829.

Bien que l’on ne connaisse pas la date de la mort de Théophile Dolley, on peut noter que, veuve, son épouse, née en 1805, se remaria en 1842 avec Joseph Garnier, lui-même veuf de la sœur des Blanqui, Aglaé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30088, notice DOLLEY Théophile par Jean Risacher , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 14 décembre 2021.

Par Jean Risacher

OEUVRE : Cours de lecture sans épellation ni syllabisation, Paris, 1832. — Méthode sociale ou exposition d’une nouvelle organisation sociale, Paris, bureaux de la Méthode sociale, 1834.

SOURCES : Gazette des Tribunaux, 18 avril 1835. — Gabriel Perreux, Au temps des sociétés secrètes. La propagande républicaine au début de la monarchie de Juillet, Paris, Hachette, 1931. — Cour des pairs. Procès politiques, 1830-1835, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1983, CC 608 d 1 n° 229 ; 615 . — Cour des pairs. Procès politiques, 1835-1848, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1984, AE V 86 — L.-A. Blanqui, œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993. — Notes d’Alain Dalançon.

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