DORÉMUR Alexandre

Ouvrier fileur à Cambrai (Nord), employé chez Casiez-Dehollain. Le 30 mars 1826, aidé du rattacheur Pierre-Joseph Benoît, il déclencha une grève pour protester contre l’intention du patron d’allonger la journée de travail jusqu’à 9 heures du soir.
Casiez-Dehollain avait fait constater par le commissaire de police « le chômage de son usine occasionné par une coalition, qui paraît s’être formée entre les principaux ouvriers » (lettre du sous-préfet de Cambrai au préfet du Nord du 10 avril 1826). Effectivement, huit métiers étaient inactifs et l’absence des quatre fileurs qui en avaient la charge empêchait les rattacheurs et les ouvriers de la corderie de travailler. Les fileurs faisaient donc seuls la grève, mais non pas pour un intérêt égoïste, car l’allongement de la journée de travail leur était moins insupportable qu’à d’autres, puisqu’ils étaient payés aux pièces.
Casiez-Dehollain souffla à la police et à la justice que Dorémur était le « principal moteur de l’insurbordination » (expression employée dans une lettre du sous-préfet de Cambrai au préfet du 3 mai 1826).
Le travail reprit le 1er avril. Le 29 avril 1826, le tribunal correctionnel de Cambrai prononça trois acquittements et huit condamnations. Dorémur se vit infliger quinze jours de prison, le contremaître de l’entreprise, trois mois.
Voir Benoit P.-J.*, Déjardin*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30115, notice DORÉMUR Alexandre , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Arch. Dép. Nord, M 620/3.

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