DRUY Charles

Tailleur à Paris, il avait été incarcéré à la Force le 15 juin 1832, pour avoir pris part à l’insurrection des 5 et 6 juin. Membre des Sociétés des Droits de l’Homme et des Saisons, demeurant 48, rue Montorgueil (Ve arr., maintenant IIe), il fut inculpé d’avoir participé aux journées insurrectionnelles de mai 1839, écroué à La Force le 11 juin 1839 et condamné à cinq ans de détention par arrêt de la Cour des pairs, le 31 janvier 1840. Il fut incarcéré le 7 février 1840 à Doullens (Somme).
Dans la citadelle, il avait été remarqué, à la date du 19 mai 1840, comme « l’orateur, l’homme important des vingt et un derniers arrivés, acharné républicain, fanatique même. S’il éclatait le moindre trouble, il en serait le principal moteur. Sans être instruit, il a reçu une meilleure éducation que ses camarades, il possède l’éloquence des Comités secrets, il a la manie des associations, sa manière de vivre avec ses camarades annonce une supériorité acquise par l’ascendant qu’il a dû exercer sur la plupart des membres de la société dont il a fait partie. Il paraît décidé et courageux, ce serait un homme dangereux et à craindre ». Il fut parmi les 17 évadés de Doullens du 13 septembre 1840 et condamné à 3 mois de prison pour cette évasion le 1er octobre 1840.
Vers 1848, sans doute après avoir purgé sa peine, en 1845, installé coupeur à Langres (Haute-Marne), où il vécut quelque temps, il passait pour l’un des chefs du groupe socialiste, et s’y fit nommer lieutenant-colonel de la garde nationale en 1848. Il semble être revenu à Paris par la suite, car il fut employé à La Voix du Peuple et offrit ses services au Vote universel après la disparition du premier en 1850