Né le 21 décembre 1816, à Saint-Dié (Vosges). Démocrate-socialiste déodatien, il y exerçait la profession de brasseur. Il était marié et père de quatre enfants.
Dubois avait été condamné, le 19 août 1841, à 5 jours de prison et 5 frs d’amende, pour refus de service de la garde nationale ; le 16 décembre 1841, à 20 jours de prison et 150 frs d’amende pour outrage public envers la garde nationale.
Dépositaire du journal Le Peuple vosgien, Dubois était considéré sous la Seconde République comme le chef, avec Chevalier, des socialistes déodatiens. Paris confirmait, dans l’été 1851, son affiliation à la Propagande démocratique et sociale. Le 21 décembre 1851, le juge de paix fit une perquisition à son domicile pour y chercher « toutes les pièces et papiers tendant à établir son affiliation à une société secrète ou à l’existence d’un complot organisé dans le but de renverser le gouvernement ». Il trouva seulement un pistolet, de la poudre de chasse, et dans la salle de consommation du café, « sept gravures encadrées qui représentaient la glorification de la République démocratique et sociale et des Montagnards accusés en 1848 et 1849. »
Dubois fut arrêté à son domicile, le 5 mars 1852, et la Commission mixte le condamna à la transportation en Algérie comme ardent propagateur des doctrines socialistes. Cette peine fut commuée en éloignement du territoire et il se réfugia à Saint-Hélier (île de Jersey) où il logeait chez le sieur Fautrac, Peter street, « en face le 19 », à la date du 26 août 1852. Sa peine fut ensuite commuée, le 18 août 1852, en surveillance à Saint-Dié et il fut finalement gracié le 12 août 1854. En 1858, le sous-préfet le trouvait apparemment calme et tranquille.
La Propagande démocratique et sociale, dont le siège à Paris était la Librairie du même nom, rue des Bons-Enfants, éditait des brochures dont les conditions de parution étaient parfois considérées par les autorités élyséennes comme illégales. La Propagande démocratique et sociale — voir Jules Ballard — avait en province ou bien des espèces de dépôts, ou bien, comme dans les Vosges, des espèces d’abonnés à un ou plusieurs exemplaires de tout ce qu’elle éditait. Voici la liste des « agents », « affidés » ou « affiliés » de la Propagande démocratique et sociale dans les Vosges : Antoine (confiseur à Rambervillers), Barbier R., Becler J., Bedel H., Bedel J.-A., Buffet P., Chaffaut N., Christophe J.-F., Claudel H., Contaut Ch., Conté, Croizier, Dubois J.-B., Fiers A., Frédéric, Hureau S., Krouber A., La Chambre, Lallemand, Laurent, Laurent Édouard, Lebreton, Lebrun J., Mangin, Marchand, Marquis fils, Michel, Monchablon, Pontout, Régent, Schurrer, Simonin, Thiébaut, Viennet J.-B., Voirin A.-J., Voirin N.-A..
SOURCE : Arch. Dép. Vosges, 8 bis M 5 et 12. — Benjamin Colin, Liste des proscrits de Jersey qui sont rentrés en France à la suite de demandes en grâce, s.l.n.d. [Jersey, 1853 ?]. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Dubois - Jean Baptiste », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Note de Gauthier Langlois.