DUFRAISSE Numa [DUFRAISSE François, Numa]

Par Jean Maitron

Né le 11 octobre 1814 à Ribérac (Dordogne), mort le 4 mars 1851, médecin, journaliste, commissaire du Gouvernement provisoire dans les Pyrénées-Orientales en 1848, membre du conseil général de la Dordogne en 1849. Frère d’Alexandre Dufraisse et de Marc Dufraisse.

Étudiant en mathématiques, il fut arrêté avec plus de soixante autres personnes, le 12 avril 1834, le premier jour de l’insurrection, dans le café des Sept-Billards, rue des Mathurins-Saint-Jacques en plein Quartier Latin où l’on trouva des armes et des munitions, mais il bénéficia d’un non-lieu. Il s’orienta ensuite vers la médecine et, demeurant 27, rue de la Vieille-Estrapade fut de nouveau écroué quelques jours à La Force pour association illicite le 30 juin 1836. Demeurant 13, rue Serpente, inculpé d’affiliation à une société secrète, il fut écroué à Sainte-Pélagie le 17 janvier 1837 et libéré le 10 mai 1837 par l’ordonnance d’amnistie du 8 mai 1837. En 1840, il fréquenta Cabet*, Dezamy* etc. C’est à lui d’ailleurs qu’on doit le premier emploi attesté de « communisme » — qui fit scandale — en juillet 1840 lors de la cérémonie que républicains, démocrates et socialistes tenait chaque année au cimetière de Saint-Mandé sur la tombe d’Armand Carrel, tué en duel en 1836.
En 1848, au moment de la Révolution, il était médecin à Ribérac et capitaine de la garde nationale. Dès qu’il apprit les événements de Paris, il organisa des manifestations républicaines, arma les ouvriers et fit promener le drapeau rouge. Peu après il s’occupa de faire paraître un journal socialiste La Ruche de la Dordogne. Les républicains prononcés essayèrent de le faire nommer commissaire du Gouvernement provisoire à la place de Dusolier jugé, par eux, trop modéré. Ledru-Rollin pour contenter tout le monde, confirma Dusolier dans ses fonctions mais nomma à ses côtés, dans le même grade et avec les mêmes prérogatives, Numa Dufraisse et Clément Dulac. Dusolier refusa cette solution et, le 18 mars 1848, le conseil municipal de Périgueux décida de s’opposer à Numa Dufraisse. Finalement, le 22 mars, Ledru-Rollin releva Dusolier de ses fonctions et nomma Dufraisse commissaire du Gouvernement provisoire dans les Pyrénées-Orientales.
Numa Dufraisse signa sa proclamation d’entrée en fonction à Perpignan, le 28 mars 1848. En mai, il fut nommé préfet des Landes, mais trouva la place occupée. Il revint à Paris réclamer une préfecture. En novembre 1848, on le nomma gouverneur du Palais-Royal, mais aussitôt la Constituante déclara que les palais nationaux n’auraient plus que des concierges à 1 200 F. Il rentra alors à Ribérac pour reprendre son action politique dans La Ruche. Au moment de l’élection présidentielle, il fit campagne pour Ledru-Rollin, ce qui lui attira des manifestations hostiles des Ribéracois partisans de Louis-Napoléon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30377, notice DUFRAISSE Numa [DUFRAISSE François, Numa] par Jean Maitron, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 7 août 2022.

Par Jean Maitron

SOURCES : Arch. Dép. Paris (Seine), registres d’écrou DY/4 33-2722 ; DY/8 10-3549. — Le National, 25 juillet 1840 — Th. Dezamy, Calomnies et politique de M. Cabet, Paris, 1842, p. 8-9 — G. Rocal, 1848 en Dordogne, Paris, 1933. — Dufresse] p. 1722 de : Heinrich Heine, Historisch-kritische Gesamtausgabe der Werke von Manfred Windfuhr. Bd 13/2 Lutezia I Apparat II-42. Artikel ; bearb. Von Volkmar Hansen, Hamburg, Hoffmann und Campe, 1989.- Pp. 1041-1993 ISBN 3-455-03018-1. — Notes de Jacques Grandjonc, Jean Risacher et Pierre Baudrier.

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