DUGAS Florent

Né en 1805 à Châteaudun (Eure-et-Loir) ; menuisier ; membre de sociétés secrètes républicaines et socialistes.

Menuisier mécanicien (fabricant de métiers mécaniques) ou menuisier modeleur. Membre de sociétés secrètes républicaines et socialistes, il était en 1839, à Paris, membre de la Société des Saisons et travaillait dans une entreprise proche de la filature Lafleur à Saint-Mandé (Seine) dans laquelle plusieurs ouvriers, également affiliés aux Saisons, menaient une action concertée et avec qui il était en liaison : J.-B. Le Barzic*, L. F. Philippet* et J. Walch*. Il fut avec eux compromis dans la prise d’armes du 12 mai, mais acquitté par la Cour des pairs au procès de la première catégorie des accusés, le 12 juillet 1839. Voir Barbès A.*, Bernard M.*, Blanqui Aug.*
Soupçonné d’appartenir à la société communiste des Travailleurs égalitaires et à la suite de lettres à Dupoty* trouvées dans les bureaux du Journal du Peuple, Dugas fut inculpé dans l’attentat Quénisset* (13 septembre 1841). Interrogé par la Cour des pairs au cours de l’instruction, le 27 septembre 1841, il nia cette appartenance. Il n’y eut apparemment pas de suite.
Un Degas, 38 ans, fut insurgé de juin 1848 et inculpé dans le procès de l’affaire Bréa.

Alain Rustenholz nous écrit en novembre 2021 :
Les quatre notices les concernant indiquent toutes quatre la filature de coton de François Lafleur (40 ouvriers pour 4/5èmes ouvrières) comme située à Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne). Elle était au contraire 19 rue des Amandiers Popincourt (auj. du Chemin-Vert), touchant la manufacture, qui lui était perpendiculaire, de Pihet (3 av Parmentier) dans laquelle Dugas, le quatrième inculpé de l’affaire des 12 et 13 mai 1839, était mécanicien à l’atelier des menuisiers. La notice de Dugas, bizarrement, se contente de dire qu’il « travaillait dans une entreprise proche de la filature Lafleur » (avec toujours la même adresse fautive de cette dernière), au lieu de la nommer, de dire qu’il travaillait chez Pihet, boîte pourtant autrement grosse et célèbre : c’est là que 2 ou 3 canons seront fabriqués par les insurgés de juin 1848 sous la direction de Schumacher.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30380, notice DUGAS Florent , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 26 novembre 2021.

SOURCES : Gazette des Tribunaux, juin-juillet 1839. — Cour des Pairs, Affaire des 12 et 13 mai 1839. Rapport fait à la Cour par M. Mérilhou, Paris, Imprimerie royale, 1839-1840. — Cour des pairs, Attentat du 13 septembre 1841, t. I. — Cour des pairs. Procès politiques, 1835-1848, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1984 CC 727 D 2 N° 10 ; CC 782 N° 9 ; CC 783 N° 23. — Victor Marouck, Juin 1848, Paris, Spartacus, 2019, p. 108. — Note de J. Risacher.

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