DUMONT Antoine, dit Poly

Par Notice revue et complétée par Gilbert Beaubatie

Né à Uzerche (Corrèze) le 29 novembre 1811, mort le 8 septembre 1882 à Saint-Denis-du-Sig (Algérie) ; sans profession ; républicain, conseiller municipal.

Antoine Dumont était fils de Antoine Dumont, membre de la Légion d’honneur et de Madeleine Boyer. Marié, père de deux enfants, sans profession. Condamné en 1840 à trois mois de prison, 25 F d’amende pour diffamation. Conseiller municipal d’Uzerche, Antoine Dumont fut délégué du Comité républicain d’Uzerche au banquet départemental anniversaire de la révolution de 1848, le 25 février 1849 et il s’attira des observations officielles pour avoir indirectement invité les convives à crier : « Vive la République démocratique et sociale ! » En 1850, il fut arrêté sur ordre du maire d’Uzerche pour s’être opposé à l’enlèvement de l’arbre de la Liberté planté dans le faubourg Sainte-Eulalie. Usant de son grade de lieutenant de la Garde nationale, il aurait soulevé les gens contre le maire et contre les gendarmes. Le tribunal le condamna à 40 jours de prison et à 100 F d’amende.
La Commission mixte de la Corrèze le soumit, au début de 1852, à cinq ans de surveillance de haute police, ayant refusé « de retourner au conseil municipal en faisant entendre des paroles injurieuses ». Arrêté comme membre correspondant du Comité central démocratique de Paris, lors de l’attentat d’Orsini (janvier 1858), Antoine Dumont fut incarcéré à Tulle pendant 37 jours et condamné à la déportation en Algérie. Il resta huit jours dans les casemates au fort Saint-Nicolas à Marseille pour être ensuite interné à Sidi-bel-Abbès. La Commission départementale pour la répartition des secours aux victimes du coup d’État de 1851, considérant qu’il a été « de tous les impétrants du département le plus victime et le plus digne d’intérêt » a proposé de lui allouer une pension viagère de 1 200 F. Le 12 décembre 1881, le député d’Oran, Jacques, était intervenu en sa faveur, assurant que l’ » ancien transporté politique de la Corrèze » était « un très brave homme » vivant péniblement. Il mourut à Saint-Denis-du-Sig en 1882. Sa veuve, Melchora Adam, fit une demande de reversion de la rente de 1 200 F qui avait été allouée à son mari, en vertu de la loi du 30 juillet 1881.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30427, notice DUMONT Antoine, dit Poly par Notice revue et complétée par Gilbert Beaubatie, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par Notice revue et complétée par Gilbert Beaubatie

SOURCES : Arch. Dép. Corrèze, série E ; série M.

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