DUPONT Émile

Né à Douai (Nord) en 1821, y demeurant. Artiste peintre, rédacteur et dessinateur au journal Le Démocrate du Nord. Actionnaire de la société coopérative de Valenciennes l’Économique.

En 1848, Charles Delescluze lui confia une « mission démocratique » dans l’arrondissement de Douai. Émile Dupont organisa des « assemblées électorales populaires » et rassembla ouvriers et chefs d’atelier. En 1851, il adhéra à la société coopérative l’Économique, de Valenciennes. Le 31 août 1851, il tint, à Anzin, une réunion clandestine rassemblant les principaux démocrates de la région. Il fut rédacteur à La Voix du Proscrit et au Démocrate du Nord. Dans ce dernier journal, il publia, le 20 octobre 1851, un article : « Ce qui se passe au fond des mines », qui fut reproduit, le lendemain, dans Le Messager du Nord. Il y décrivait d’une façon très précise les conditions de transport du charbon et montrait que l’introduction des chevaux dans les galeries avait réduit de moitié le salaire des hercheurs, mais ceux-ci n’osaient protester de crainte d’être renvoyés. Émile Dupont, qui avait été, vraisemblablement, informé par l’ouvrier Louis Deltombe, préconisait la grève, pour remédier à cet état de choses et rappelait qu’en 1832, les mineurs d’Anzin avaient déjà eu recours à ce moyen.
Il fut poursuivi par la compagnie d’Anzin, et les assises le condamnèrent à un mois de prison. Il demeura emprisonné 57 jours en raison du coup d’État. Le sous-préfet de Valenciennes demanda son expulsion parce qu’il tenait, dans l’arrondissement de Valenciennes, « tous les fils des sociétés secrètes ». Le sous-préfet de Douai, par contre, fit valoir en sa faveur sa jeunesse, son appartenance à une famille honnête. Le maire de Douai le rangeait dans la catégorie des hommes « non pervertis, mais exaltés et égarés ». Pour lui, Dupont croyait trop facilement « aux moyens de perfection et d’amélioration prompts et factices en faveur des classes pauvres et nombreuses de la société ». Finalement, Émile Dupont fut soumis à une surveillance particulièrement vigilante de la police.
Voir Bocquin*, Deltombe L.*, Thirifocq Eugène*
En 1881, il devint secrétaire de la commission départementale chargée de proposer les pensions en faveur des victimes du coup d’État.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30460, notice DUPONT Émile, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

ŒUVRES : Articles dans les journaux : Le Démocrate du Nord, Le Messager du Nord, La Voix du Proscrit.

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 27/4, M 138/18, M 139/16 : Lettre du sous-préfet de Valenciennes au préfet du Nord (24 octobre 1851). Rapport des deux commissaires envoyés en mission dans le bassin houiller (18 janvier 1852). — M 140/27, M 140/33, M 140/34, M 141/69, M 141/73.

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