FÈVRE Antoine

Ouvrier burineur à l’usine de Torteron (Cher) ; meneur d’une grêve visant à une augmentation des salaires.

Ouvrier burineur à l’usine de Torteron (Cher) et dirigeant, avec son camarade Claude Sautereau, d’une grève qui éclata le 28 mai 1859. Le 5 mai, la direction avait fait savoir qu’à partir du 1er mai, les burineurs, qui touchaient 20 centimes par boulet, ne recevraient plus que 16 à 18 centimes. Le 28 mai, à 2 heures de l’après-midi, 22 ouvriers se mirent en grève.
Le matin du 30 mai, ils étaient 111 de toutes qualifications professionnelles, demandant que le salaire journalier, qui variait entre 1 fr 25 et 2,75 F, fût augmenté. Le directeur accorda l’augmentation et, à 2 heures de l’après-midi, le même jour, le travail reprit. Mais cinq « meneurs » (dont les sources ne donnent pas les noms) étaient renvoyés.
Le préfet estimait les salaires antérieurs insuffisants pour les « ouvriers chargés de famille nombreuse », et faisait remarquer au ministre de l’Intérieur : « L’usine de Torteron est prospère, le travail y est abondant, mais la direction paraît y manquer de bienveillance vis-à-vis de l’ouvrier. » En effet, celui-ci devait payer à l’administration le sable, l’huile et tout ce qui était nécessaire au travail.
Quelques jours plus tard, le préfet précisait : « On m’assure que M. le procureur impérial n’a pas hésité à reconnaître que le renouvellement de ces grèves tient à des torts de l’administration de l’usine. » Et comme un mandat d’amener avait été lancé contre Sautereau et Fèvre Antoine, le préfet allait jusqu’à écrire : « Les prétentions des ouvriers ont paru si légitimes que l’on devrait abandonner toute action judiciaire. » Voir Sautereau Claude*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30919, notice FÈVRE Antoine, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Arch. Nat., F 12/4651.

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