FILLIAS Jean, François, Victor, Henri

Professeur au lycée de Limoges ; poursuivi pour sa participation aux menées révolutionnaires survenues dans les environs de Limoges à l’annonce du coup d’État.

Né le 8 décembre 1827 à Aubusson (Creuse), mort le 18 février 1859,.fils d’un capitaine en retraite. Il fit ses études au collège Stanislas jusqu’en rhétorique, puis au lycée Henri-IV. Il obtint au Concours général un accessit d’histoire en classe de rhétorique et l’année suivante, en classe de philosophie, un accessit de philosophie. Il fut reçu à l’École normale supérieure en 1847 avec le numéro 3 et licencié ès lettres la même année. En 1850, il échoua à l’écrit de l’agrégation d’histoire.
Nommé chargé d’enseignement de l’histoire au lycée de Vendôme puis, le 3 octobre 1851, au lycée de Limoges, ayant déjà affirmé, dès l’École normale ses idées démocratiques, il participa, avec son collègue de philosophie Challemel-Lacour, aux événements révolutionnaires qui se produisirent dans les campagnes limousines, les 4 et 5 décembre 1851, notamment les réunions tenues chez l’avoué Patapy pour préparer l’appel aux armes et l’expédition du 4 décembre 1850 où il se fit remarquer par la violence de ses propos. Le 6 décembre, une fois connues les nouvelles de Paris, il se rendit à Saint-Léonard pour apporter le contre-ordre mettant fin à l’expédition. Il fut arrêté le 17 décembre, mis en disponibilité, puis, le 27 décembre, révoqué de ses fonctions. En mars 1852, il fut condamné à l’éloignement temporaire par la Commission mixte du département de la Haute-Vienne et reçut un passeport pour la Belgique. Le 29 avril 1852, Fillias arrivait à Bruxelles en compagnie de l’avocat Louis Marie Mollat.
Le préfet (ou le commissaire de police ?) apostilla ainsi une demande de recours en grâce du 12 août 1854 : « Ce n’est pas un homme réellement animé de mauvais sentiments. Mais il pousse loin l’exaltation républicaine. Il appartient à une famille recommandable. Il est tout au moins de l’école du National... » En octobre 1854, l’expulsion du territoire fut commuée en internement à Périgueux et, le 6 janvier 1855, Fillias fut autorisé à résider à Paris.
Le 22 mars 1858, le ministre de l’Intérieur informe le préfet que la conduite de Fillias n’a donné lieu à aucune observation fâcheuse. Fillias ne semble pas avoir repris sa profession de professeur : « Homme de lettres et journaliste. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30937, notice FILLIAS Jean, François, Victor, Henri , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 22 juin 2022.

SOURCES : Renseignements fournis par l’Association amicale des anciens élèves de l’École normale supérieure. — Arch. Dép. Haute-Vienne, Série M, liasse 746 : Surveillance d’individus. Cette liasse ainsi que celle qui précède et celle qui suit contiennent des dossiers d’individus frappés par les Commissions mixtes en 1852 ; série M liasse 687 ; série T, liasse 250. — G. Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1858, rééd. 1893.

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