FLEURY Alphonse, Pierre, Louis, dit le Gaulois

Né le 1er septembre 1809 à La Châtre (Indre), mort à Paris le 20 août 1877. Républicain et démocrate radical ; propagandiste, député et conseiller général de l’Indre.

Il était le fils d’un ancien major de cuirassiers (commandant), ami du père de George Sand. Établi comme avoué, puis comme avocat, puis comme banquier à La Châtre, il épousa une amie de George Sand en 1834 et fut dès lors parmi ses familiers. Organisateur d’un grand banquet des oppositions démocratiques de l’Indre, du Cher et de la Nièvre, en 1839, il contribua avec tout le groupe des amis de George Sand à la fondation en 1844 du journal L’Éclaireur de l’Indre.
Commissaire du Gouvernement provisoire après la révolution de Février 1848 dans le département de l’Indre, il fut élu député du département à l’Assemblée constituante. Il s’y fit remarquer surtout parmi les députés de l’extrême gauche par la vivacité de ses attaques contre Louis-Napoléon Bonaparte après l’élection présidentielle. Battu en 1849 aux élections pour la Législative, il continua d’attaquer Louis-Napoléon au conseil général de l’Indre et se fit rappeler à l’ordre par le préfet. Après le coup d’État, il s’exila en Belgique.
George Sand lui avait déconseillé de se représenter aux élections à la Législative du 13 mai 1849, afin de ne pas courir le risque d’être élu avec les voix de la bourgeoisie. « Ta couleur est le vrai rouge », lui disait-elle. Elle lui conseillait, d’autre part, de se « redémocratiser » au milieu du peuple.
Le 21 février 1853, des ouvriers de La Châtre offrirent à sa femme un exemplaire des Évangiles de Lamennais avec la dédicace suivante : « À Madame Fleury, la noble femme de notre exilé, témoignage de sympathie et de reconnaissance des ouvriers de La Châtre. » Ils y joignirent une lettre dans laquelle ils écrivaient : « Au sein de nos familles, dans ce sanctuaire de la parole libre, nous nous entretenons de lui. » De Bruxelles, le 1er mars 1853, Fleury répondit à son épouse : « C’est pour eux [les ouvriers] que, depuis vingt mois et plus, je lutte contre les maîtres, les exploiteurs d’une société sans entrailles, c’est pour eux que j’ai voulu la République, qui est l’instrument certain, infaillible des saintes et légitimes réparations... »
Il rentra d’exil en 1859. Le 1er novembre 1864, en tant que membre fondateur, il devint président du comité de surveillance de la société coopérative qui édita : L’Association, Bulletin des coopératives françaises et étrangères. En 1866, quand cette publication, jusqu’alors mensuelle, devint hebdomadaire, il figura au conseil de gérance. Après le 4 septembre 1870, il devint préfet de la Loire-Inférieure. Il se présenta aux élections à l’Assemblée nationale, dans l’Indre, sur un programme radical et patriotique, mais il ne fut pas élu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30989, notice FLEURY Alphonse, Pierre, Louis, dit le Gaulois , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Lettres de George Sand à Fleury, déposées au Musée George Sand à La Châtre. Lettres citées des ouvriers de La Châtre et de Fleury à sa femme. — George Sand, Épitre romantique à ses amis, 1er décembre 1870. — Biographie des 900 députés..., Paris, 1848. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — Jacques Levron, La Presse creusoise au XIXe siècle, Limoges, 1931 (L’Éclaireur de l’Indre, moyen d’expression de George Sand et de Pierre Leroux, était imprimé à Boussac et rayonnait sur la Creuse). — Jean Gaumont, Histoire générale de la Coopération en France, t. I, pp. 475-480, 484.

ICONOGRAPHIE : Portrait peint par George Sand (musée George Sand de La Châtre). Médaillon en bronze d’Aimé Millet, sur la tombe de Fleury, au cimetière de La Châtre.

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