GALLAND Jean (écrit parfois GALLAND Jean)

Ouvrier fileur de laine à Reims (Marne). Chansonnier.

En août 1834, il anima une grève des ouvriers fileurs. Elle commença le 23 août à la suite d’une tentative renouvelée des patrons de diminuer les salaires, la seconde depuis le 30 mai. Les ouvriers accusèrent les industriels de s’être enrichis en quelques années, « d’afficher un luxe insolent et d’entretenir des femmes en ville ». Le 25 août, les grévistes défilèrent dans les rues de Reims, en chantant, sur l’air de la Marseillaise, une chanson dont les paroles étaient de Jean Galland :
« Allons, fileurs, prenons courage,
L’heure de vengeance est arrivée,
Brisons les fers de l’esclavage
Auxquels on veut nous livrer (bis).
Rallions-nous, classe ouvrière,
De l’honneur suivons le sentier,
Il faut briser les grands métiers,
Réduisons-les tous en poussière.
(Refrain)
Sur vos gardes, fileurs,
Prenons de l’action,
Plutôt la mort (bis),
Que la diminution.
Depuis dix années tout entières
Que votre état s’est propagé,
Hélas ! combien avons-nous souffert.
Maintenant que pouvons-nous manger ? (bis).
Il nous faudra manger des pierres,
Que cela est malheureux,
Mourir l’on serait plus heureux,
Que de vivre en pareille misère.
Il faut braver leur arrogance,
Combattre pour nos intérêts,
Il faut braver leur insolence,
À mourir soyons toujours prêts (bis).
C’est en mordant la poussière,
Que nous pourrons redire encore,
Que parmi nous craindre la mort
...... (vers illisible).
Nous l’avons vu la fois dernière,
Avec leurs compliments flatteurs
Ils ont calmé la ville entière,
En nous prêchant notre bonheur (bis).
Maintenant, voyant l’hiver,
Ils s’assemblent pour nous punir.
Ils veulent nous anéantir.
Les voyez-vous lancer leur tonnerre.
(il s’agit des nouveaux tarifs)
Tremblez, filateurs téméraires,
L’ouvrier revendique ses droits.
Ils ont su braver la misère.
Ils sauront respecter les lois (bis).
Courbez vos fronts dans la poussière,
Vils bourreaux de la liberté,
Et craignez que l’égalité,
Ne revienne régner sur la terre. »
La grève échoua et Galland dut s’enfuir de Reims. Il y était revenu en 1848. Le 7 mars de cette année-là, il signa le long « Avis au Peuple » qu’un « Comité républicain » fit placarder sur les murs de la ville. Il appartint aussi au « Comité électoral de la Démocratie rémoise » qui groupait, derrière Gonzalle, surtout des ouvriers icariens.
En 1849, il écrivit dans L’Association rémoise de Bressy, en qualité de président de la « Corporation des fileurs en cardé de Reims ». Le 9 avril 1849, il présida une réunion des ouvriers fileurs de Saint-Brice, qui venaient de se constituer en corporation. Il prononça une allocution où il disait notamment : « Tous les maux dont sont accablés les ouvriers sont l’inévitable résultat de l’isolement dans lequel ils ont vécu jusqu’à ce jour ; tandis que le bien-être auquel ils ont le droit de prétendre dans l’avenir ne peut être que le résultat de l’association. » Voir Gellé*, Gonzalle Jean-Louis*, Seller Gérard*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31325, notice GALLAND Jean (écrit parfois GALLAND Jean) , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 24 août 2017.

SOURCES : Arch. Dép. Marne, 194 M 9. — L’Association Rémoise, 11 mars et 12 avril 1849. — Boussinesq et Laurent, Histoire de Reims..., t. II, 2e partie.

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