GASC Jean-Pierre, dit Carpou

Par R. Cazals

Né en janvier 1808 à Saint-Alby (Tarn), mort le 7 mars 1853 à l’hôpital militaire de Bône (Algérie). Maçon ; marié, quatre enfants. Socialiste, proscrit de 1852.

« Le surnom de notre famille est bien celui de Carpou qui proviendrait d’un aïeul, Angevin d’origine, prénommé Polycarpe, d’où le sobriquet de Carpou. Mon père était bien Édouard Gasc, conseiller municipal radical dans la municipalité radicale et socialiste (Alphonse Bonnafous, maire) qui avait battu Georges Tournier. (...) Le grand-père a bien été un fervent militant de M. Galibert-Ferret et son agent électoral le plus dynamique. L’arrière-grand-père serait donc le nommé Jean-Pierre Gasc. D’ailleurs, j’ai toujours entendu dire dans la famille qu’il avait été déporté à la suite du coup d’État et serait mort en exil, mais ceci est à vérifier. » Cette réponse de Léon Gasc, industriel à Mazamet, à ma demande de renseignements, montre la filiation à gauche dans la famille jusqu’aux luttes politiques du début du XXe siècle : échec électoral du républicain Galibert-Ferret contre le baron Amédée Reille aux Législatives de 1899 et 1902 ; victoire de la liste formée de radicaux et de socialistes en 1908 aux Municipales de Mazamet.
Au milieu du XIXe siècle, Jean-Pierre Gasc était maçon à Saint-Alby, près de Mazamet. Dans les dossiers de la commission mixte formée pour réprimer le mouvement républicain à la suite du coup d’État de Louis Bonaparte, Jean-Pierre Gasc est présenté comme ayant une « conduite privée assez régulière », mais « socialiste actif et embaucheur pour la société secrète de Mazamet ». Un rapport du commissaire de police de cette ville signale des propos de Gasc Alexis, dit Carpou, tenus le 30 novembre 1851 dans un café, propos hostiles au gouvernement, accusé de favoriser les riches et non les artisans. Gasc aurait ajouté : « C’est comme de la propriété, personne ne m’empêchera de dire que la propriété est un vol, aussi le moment qui doit nous la rendre n’est pas loin, alors il en sera fait une répartition égale pour tous. » Cet Alexis Gasc dit Carpou n’est pas autrement connu, ni poursuivi. Peut-être était-il un parent ? Il s’agit plus vraisemblablement d’une confusion avec Jean-Pierre, condamné, lui, à la déportation en Algérie, pays d’où il ne devait pas revenir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31441, notice GASC Jean-Pierre, dit Carpou par R. Cazals, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par R. Cazals

SOURCES : Témoignage de Léon Gasc (1973). — Arch. Nat. F7-2587 et F15-4090. — Arch. Dép. Tarn, IV M2-46 et 47.

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