GASTÉ Joseph de

Né le 30 août 1811 à Alençon (Orne), mort à Paris, le 2 décembre 1893 ; ingénieur de marine ; utopiste ; défenseur des pêcheurs et des ouvriers des ports ; député de Brest sous la Troisième république ; président de la Chambre à la rentrée parlementaire de 1891.

« Ingénieur de marine, cinquante ans ; du mérite dans sa spécialité, mais un fou comme homme politique ; de l’influence sur les ouvriers du port, rongé d’ambition », disait en 1852 un rapport du commissaire de police de Brest sur cet original, candidat de l’opposition à Brest, le 29 février 1852. Il eut beaucoup d’autres démêlés avec l’administration impériale qui, après l’avoir déplacé à plusieurs reprises, ce qui lui donnait l’occasion de se faire élire dans son nouveau poste conseiller municipal ou conseiller général, finit par le mettre à la retraite par anticipation, en 1865.
Gasté était populaire à Brest par la pelisse qu’il portait en toute saison et qui lui valait le surnom de Père Hiver, mais aussi par ses nombreux projets de réformes. C’était un utopiste dans un temps où l’utopisme n’était plus de mode. Sincère défenseur des pêcheurs bretons et des ouvriers des ports et arsenaux en général, il était aussi partisan du vote des femmes. Il distribuait sa grosse fortune en livrets de caisse d’épargne aux bons élèves du peuple, en bourses d’entretien, en subventions aux veuves et aux orphelins, en secours aux vieillards, au grand mécontentement de sa famille qui était beaucoup moins portée à la bienfaisance.
Il finit par être élu, le 5 mars 1876, député de Brest. Il siégea au centre gauche, fut un des 363, se fit réélire en 1877 et en 1889. À la rentrée parlementaire de 1891, il présida la Chambre comme doyen d’âge. Il obtint un succès d’amusement à Paris, pour cette espèce d’apothéose.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31450, notice GASTÉ Joseph de, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 25 novembre 2015.

SOURCES : Dépêche de Brest, numéros des 4, 5, 6 et 7 décembre 1893 : longue étude sur un ton à demi sérieux. — Nécrologies des feuilles parisiennes : Le XXe siècle, Le Gaulois, Le Journal des Débats. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français.

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