GAUMONT Charles

Ancien ouvrier horloger ; journaliste et écrivain ; militant de l’enseignement professionnel et du mouvement coopératif.

Charles Gaumont qui se disait « ouvrier horloger », déposa des brevets, écrivit un livre (La mécanique appliquée) et organisa des expositions sur l’horlogerie.
Il figura de 1840 à 1850, parmi les collaborateurs « accidentels » de L’Atelier. À partir de décembre 1843, il collabora à L’Union, Bulletin des ouvriers rédigé et publié par eux-mêmes qui succédait à La Ruche populaire de Jules Vinçard*. Il en assuma même la direction lorsqu’il prit la suite de Vanostal. Dans le numéro de mai 1845, il publia une étude sur « l’organisation du travail » ; dans les numéros de mai et juin 1846, il y préconisa l’association entre tous les travailleurs comme « seule garantie du droit de vivre en travaillant ».
Il fit partie du groupe présidé par Anthime Corbon*, où figuraient entre autres, Philippe Bérard*, tailleur, Viez*, compositeur typographe, et qui, le 16 octobre 1846, s’adressa au ministre de l’Intérieur pour obtenir l’autorisation de réunir une association déjà fondée sous le titre de « Société pour la défense des intérêts ouvriers dans la question de la liberté commerciale ». Cette société aurait eu pour mission d’examiner : « 1° Quels seraient, pour la généralité de la classe laborieuse, les avantages et les dangers, soit de l’adoption du système de la liberté commerciale, soit du maintien des droits protecteurs actuels ; 2° quels moyens peut employer le pouvoir pour adoucir la misère des salariés, sans porter atteinte aux droits légitimes de la liberté du commerce et de l’industrie ; 3° par quels moyens les ouvriers pourraient être mis en état de posséder d’une façon durable les instruments de leur travail, c’est-à-dire débarrassés de la tutelle oppressive qu’exercent sur eux les capitalistes et les chefs d’industrie. » La société fut constituée, mais le ministre refusa l’autorisation demandée.
En 1849, Gaumont Charles fut chargé, aux côtés de Victor Schoelcher* et de Louis Blanc* (rien de commun avec l’historien et homme politique radical socialiste) d’une importante mission à la Guadeloupe et à la Martinique, pour étudier les problèmes posés par l’affranchissement des Noirs. Il fut, en 1851, le correspondant du National, dans les colonnes duquel il prit, avec talent et énergie, la défense des gens de couleur. En 1862, il devint le directeur de la publication L’Enseignement professionnel et, dans cette branche, il fit bientôt autorité. C’est à lui que la Chambre de commerce de Lyon recourut, en 1864, pour organiser les cours qu’elle projetait pour les ouvriers : « Cours d’enseignement professionnel », puis, « Cours libre d’Économie politique ». Charles Gaumont, qui était très lié avec Jean Macé*, le fondateur de la Ligue de l’Enseignement, accepta. Il fut mis en contact avec des chefs d’atelier et avec Eugène Flottard*. Malheureusement ces cours d’enseignement professionnel prirent rapidement un tour officiel qui indigna les usagers.
En octobre 1865, Charles Gaumont présidait le comité d’organisation de l’association lyonnaise dite « La Vie à bon marché », qui visait à établir un magasin général d’approvisionnement pour les coopératives de consommation de la région. L’entreprise échoua. À la même époque, il allait exposer le programme des coopérateurs dans les milieux les plus divers.
Il était également l’un des rédacteurs du périodique La Mutualité. Revue du Travail, des sociétés coopératives et de secours mutuels dirigé par Jules Vinçard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31489, notice GAUMONT Charles, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

ŒUVRES : Charles Gaumont a écrit dans de nombreux journaux : L’Atelier (à partir de 1840), L’Union, Bulletin des ouvriers rédigé et publié par eux-mêmes (1843-1846), La République, de Bareste (1850), Le National (1851), L’Époque, de Clément Duvernois, La Mutualité, de Vinçard et Passedouet.
Il a, en outre, publié quelques ouvrages se rapportant à l’éducation : L’Enseignement professionnel, 4 vol. in-4° (1862-1865). — L’École mutuelle. Cours complet d’éducation populaire. Inventions et découvertes, in-32, 188 p., 1866. — Les curiosités scientifiques de l’année, 1867-1868.

SOURCES : Jean Gaumont, Histoire générale de la Coopération en France, t. I, — G. Duveau, La Vie ouvrière en France sous le Second Empire.

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