GAUVAIN

Menuisier-antiquaire, Gauvain fut poursuivi par les polices de tous les régimes et changea fréquemment de résidence. On le trouve à Paris, à Cîteaux, où il fit partie de la communauté fouriériste. Il se fixa à Poitiers au cours des années 30 et donna des cours du soir aux ouvriers.
Il dirigea le Comité ouvrier électoral poitevin en 1848 et se présenta, le 23 avril, comme « candidat de la classe ouvrière » aux élections générales. Il obtint 9 000 voix sur 72 000 votants et ne fut pas élu.
Dans son manifeste électoral, il proclamait que « les ouvriers sont des hommes comme les autres » et que « leurs enfants qui seront un jour cordonniers, tailleurs, menuisiers, ont autant d’intelligence que les petits riches, les petits nobles, les petits ducs ». Il réclamait une représentation plus juste de la classe ouvrière et, proposait d’envoyer à l’Assemblée un tiers de députés ouvriers.
Lors des élections présidentielles de décembre 1848, il milita en faveur de Ledru-Rollin et servit de messager entre les socialistes de Paris et ceux de Poitiers. Membre du Comité populaire démocratique et social en 1849, il n’obtint aux élections du 13 mai que 5 000 voix sur 55 000 votants.
En 1850, il collabora à L’Écho du Peuple.
Soupçonné par le préfet de la Vienne et par le ministère de la Police générale (lettre du 12 avril 1852 au préfet de la Vienne) d’être un organisateur de sociétés secrètes et un conspirateur en permanence, il quitta Poitiers le 8 décembre 1852, « de peur de mesures sévères ». Voir Augey, Collard, Patault dit Berry.