GOUPIL Victor

Le groupe animé par Goupil invitait à voter le 17 septembre 1848, — élection complémentaire à la Constituante — pour l’ancien commissaire du Gouvernement provisoire Camille Berrier-Fontaine et disait : « La Démocratie veut des hommes à elle... L’indifférence en matière politique est une faute vis-à-vis de la Patrie : le Peuple doit toujours défendre et honorer ses amis. »
Le même groupe se prononçait, en décembre, pour Ledru-Rollin comme président de la République : « Repoussons de toutes nos forces Cavaignac et Louis-Napoléon, ils sont l’un et l’autre dans les rangs de nos ennemis. Le Peuple n’a désormais rien à attendre d’eux. »
Le 13 mai 1849, le groupe appelait à la défense de la République menacée.
D’après ses propres déclarations, faites immédiatement après la révolution de Février, Victor Goupil aurait été sous-officier au 4e régiment de hussards, avant 1830, membre de la Société des Droits de l’Homme et du Citoyen, à Paris, en 1831, présent sur les barricades des 5 et 6 juin 1832, blessé rue Transnonain en avril 1834. Il aurait ensuite été, dans les sociétés secrètes républicaines et socialisantes des Familles ou des Saisons — il ne les distingue pas — chef de section (en 1836), commissaire du IVe arrondissement de Paris (en 1837). Il aurait été arrêté avec d’autres, en mars 1838, aurait subi un mois de prévention à La Force. Relâché, il aurait été de nouveau pris et aurait alors fait l’objet d’une mesure d’éloignement de Paris.
Rentré à Alençon, son pays d’origine, il était ouvrier bottier ou cordonnier chez un patron de la Grande-Rue, en 1848. Arguant de son passé, il faisait valoir au mois de mars ses droits à la reconnaissance du gouvernement républicain et entra certainement en relations avec le commissaire Berrier-Fontaine.