GRANDEAU Pierre [GRONDEAU Pierre]

Par notice complétée par Gauthier Langlois

Né le 20 février 1807 à Saint-Maxire (Deux-Sèvres), mort le 8 août 1854 à Saint-Maxire ; garçon meunier et voiturier, opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, il fut expulsé et se réfugia à Jersey.

Fils de Pierre Grandeau (1772-1845) et de Jeanne Moreau (†1815), il n’avait que 8 ans quand sa mère décéda. Sa famille était d’origine très modeste. Les parents étaient qualifiés de bordiers c’est à dire qu’ils cultivaient une petite exploitation appelée borde ou borderie dont ils n’étaient sans doute que locataires. Le père, pas plus que les témoins de la naissance de son fils, ne savait signer. Le fils en revanche savait lire et écrire. Il signait son nom Grandeau, bien que sur ses actes d’État civil il figurait sous le nom de Grondeau. Il épousa à Saint-Maxire, le 21 février 1843, Marie Bertrand qui appartenait à une famille de cultivateurs. Le couple n’eût pas d’enfants.

Grandeau travaillait comme chasseron, c’est à dire valet de meunier chargé des courses et transports, pour Louis Breillad, meunier au moulin de Périgny qui avait été l’un de ses témoins de mariage.

Grandeau avait été condamné, en 1851, à 5 francs d’amende pour contravention aux règlements de police.

Le 23 février 1852, il fut condamné, par la Commission mixte des Deux-Sèvres, à l’expulsion momentanée du territoire, pour les motifs suivants :
« Considérant qu’il a été condamné, le 7 février 1852, par le tribunal correctionnel de Niort, à un mois de prison pour propos séditieux,
« Considérant qu’il est signalé par le maire et par l’administration départementale comme un des hommes les plus exaltés révolutionnaires des environs de Niort et qu’il a su se faire redouter dans la commune qu’il habite,
« La Commission décide qu’il subisse sa condamnation et soit ensuite expulsé momentanément du territoire. »

Grandeau se réfugia en Angleterre ; son nom figure sur la liste des proscrits résidant à Jersey.

Le 1er février 1853, il adressa sa soumission au gouvernement impérial. Sa femme avait affirmé qu’il mourrait à Jersey s’il était obligé d’y passer l’hiver, qu’il faudrait au moins qu’il pût aller en Espagne.

Grandeau avait fait l’objet, le 13 octobre 1852, d’une décision impériale commuant la peine d’expulsion dont il avait été frappé en surveillance à Saint-Maxire et d’une grâce définitive, le 27 avril 1853. Il reprit son travail de garçon meunier mais mourut l’année suivante. Déjà malade à Jersey dont il ne supportait pas le climat, il était sans doute affaibli par le séjour qu’il avait fait en prison et par un travail pénible qu’il avait dû commencer très tôt.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31926, notice GRANDEAU Pierre [GRONDEAU Pierre] par notice complétée par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 10 août 2020.

Par notice complétée par Gauthier Langlois

SOURCE : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 15/4. — Benjamin Colin, Liste des proscrits de Jersey qui sont rentrés en France à la suite de demandes en grâce, s.l.n.d. [Jersey, 1853 ?]. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Grandeau - Pierre », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013.

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