GRENON Joseph-Jacques-Thomas, dit MONNIER [dit MEUNIER]

Par Pierre Baudrier

Architecte-entrepreneur en maçonnerie ; quarante-huitard.

Architecte-entrepreneur en maçonnerie, « 39 ans » à son procès, il habitait en juin 1848, 18, rue de Ménilmontant. Propriétaire de plusieurs maisons, sa fortune était estimée à 600 000 F. Il avait épousé à Paris le 26 septembre 1844 Louise Amédée Canitrol. En juin 1848, il assista aux assemblées des ouvriers des Ateliers nationaux suite au décret de dissolution et fit partie de la délégation qui fut envoyée au Luxembourg pour présenter leurs exigences. Durant l’insurrection, il joua un rôle actif et commanda la barricade érigée à l’intersection des rues de Malte et de Ménilmontant (aujourd’hui Oberkampf). Des voisins prétendirent qu’il s’était publiquement vanté d’avoir abattu plusieurs militaires. Son épouse fut maltraitée, reçut un coup de baïonnette et bien qu’elle n’ait pas révélé où il se cachait, si tant est qu’elle l’ait su, il fut arrêté, et jugé par le 1er conseil de guerre. Il fut condamné à 20 ans de travaux forcés et aux dépens. Il annonça son pourvoi en révision. Le 5 octobre 1848, quelques jours avant son procès, il avait fait distribuer, intitulé « Du Conseil de Guerre, rue du Cherche-Midi … aux habitants de la rue de Ménilmontant », un tract exposant qu’entouré d’insurgés il avait dû feindre sa participation à l’insurrection, thèse qu’il soutint à son procès. En 1865 l’entreprise de Grenon dit Monnier était signalée rue de Solferino à Boulogne dans l’« Annuaire cantonal de Neuilly, Boulogne, Clichy, Levallois ». S’était-il fait rejuger ? On s’interroge sur la durée de son incarcération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31993, notice GRENON Joseph-Jacques-Thomas, dit MONNIER [dit MEUNIER] par Pierre Baudrier, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 23 décembre 2020.

Par Pierre Baudrier

SOURCES : Procès des insurgés des 23, 24, 25 et 26 juin. 1er conseil de guerre, 1e série, Paris, Au bureau central, 1849. — Journal des débats politiques et littéraires, 13 octobre 1848, p. 2, 3e col.. — Gazette des Tribunaux, 10 août 1848, p. 980. — L’Ami de la Religion, samedi 14 octobre 1848, pp. 143-144. — Note de Michel Cordillot.

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