GROS Pierre [GROS Jean, Pierre]

Né en 1811 à Lamure (Isère) ; teneur de livres ; directeur du journal lyonnais le Républicain, fondé fin 1848 .

Pierre Gros demeure 44, rue Mercière à Lyon et appartient au club républicain Sanaoz. Se déclarant proche des idées de Proudhon*, PIerre Gros fut élu membre du Club démocratique central de Lyon au lendemain de la Révolution de Février.
Début mars 1848 Pierre Gros faisait partie du Comité Central de l’hôtel de ville de Lyon. Le 7 mars au club du Prado, à la Guillotière, Pierre Gros déclara : « c’est l’enseignement gratuit qui fait si peur aux ministres Barrot, Léon Faucher et de Falloux », il fut interrompu par le commissaire. Le 8 mars, la Commission pour l’organisation du travail élit son bureau. Pierre Gros en est membre avec Alphonse Morellet, président ; Joseph Benoit et Gabriel Edant, vice-présidents ; Grinand, secrétaire ; Auguste Morlon et Ferdinand François, secrétaires adjoints. Le 13 mars, au club de la rue Sainte-Blandine, après les discours de Goiffon, Riviere, Guichard, Pierre Gros fut aussi présent pour défendre « la banque du peuple et la boucherie fraternelle », dénoncer le procès de Bourges et soutenir le journal le Peuple souverain. Il fut un des rédacteurs du programme adopté le 16 mars. Il fit partie de la Commission exécutive provisoire, mais il ne fut pas élu conseiller municipal en juin. Le 27 janvier 1849, à Saint-Just, au chemin de la Demi-Lune il participe à une forte réunion des Droits de l’Homme dont il assume la responsabilité avec Calles et Julliard.
En 1848, il était également gérant du journal Le Spartacus (voir Hugon Joseph-Théodore*) qui parut dans cette ville. Vers la fin de 1848, il prit la direction du Républicain, fondé par la Société de l’Industrie française. Ce journal était la propriété d’une société coopérative créée en nom collectif et en commandite par la plupart des fondateurs et animateurs des autres sociétés existant alors. Parmi eux on trouvait Charavay Gabriel*, Drivon-Fleuri*, Grinand Jean-Baptiste*, Vincent Guillaume*. Les bureaux du journal étaient installés, 3, rue Centrale, à Lyon. Le Républicain avait le soutien de toutes les organisations ouvrières et coopératives fondées depuis la révolution de Février. Contrairement à ce qui a pu être affirmé parfois, le journal n’a aucun point commun avec le Manifeste communiste, mais présente un étonnant pot-pourri de tout ce qu’avaient produit jusque-là le socialisme et le communisme français, à l’exclusion toutefois de l’athéisme et du matérialisme.
En juin 1849, le journal publia la nouvelle inexacte d’une défaite des troupes françaises à Cività-Vecchia. Il annonça également que la journée parisienne du 13 juin avait abouti à la proclamation de la République sociale. Ces faux bruits furent à l’origine de l’émeute lyonnaise du 15 juin 1849. Voir Chardonnet Jean-Claude*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32035, notice GROS Pierre [GROS Jean, Pierre], version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 8 novembre 2015.

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 4M97. -J. Gaumont, Histoire générale de la Coopération en France, t. I, pp. 356, 398, 399. — Mary Lynn Stewart-McDougall, The Artisan Republic. Revolution, Reaction, and Resistance in Lyon, 1848-1851, Montreal/Kingston, McGill-Queens University Press, 1984. — Jacques Grandjonc, Communisme/ Kommunismus/ Communism. Origine et développement international de la terminologie communautaire prémarxiste des utopistes aux néo-babouvistes, Trier, Karl Marx Haus, 1989, p. 500. — Notes de M. Cordillot, J. Grandjonc et L Gonon.

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