GROSBON François, Michel

Né en 1822 à Pont-de-Vaux (Ain). Cordonnier à Mâcon. Il fut vice-président du Cercle du Manège déclaré le 2 septembre 1848, puis du club du Manège déclaré le 28 avril 1849. Il fut traduit devant le tribunal correctionnel de Mâcon, le 10 février 1849, comme responsable des propos tenus par Gilbert Charpentier au cours de la réunion publique du 29 janvier. Il fut gérant du journal L’Avant Garde Démocratique de Saône-et-Loire bien que peu instruit. Il fit partie du congrès de Mâcon en relation avec le complot de Lyon, le 29 septembre 1850. Condamné à la transportation (Algérie plus) par la commission mixte de Saône-et-Loire, il quitta la prison de Mâcon le 23 mars 1852 en compagnie, entre autres, de Pelliat et Boisset, et de détenus du Doubs et du Jura arrivés le matin même. Ils prirent le bateau à vapeur qui les attendait au quai Nord. Détenu au Lazaret, à Marseille il écrivait à l’empereur : « Ouvrier, j’ai rêvé toute ma vie le bonheur de la classe pauvre ; j’ai cru que le peuple pouvait se gouverner par lui-même et par les hommes choisis parmi ceux qui étaient encore au bas de l’échelle sociale. J’ai donc salué avec bonheur l’aurore de la République ... Les événements qui ont suivi les (sic) deux décembre ont achevé de m’éclairer. Je déplore la faute impardonnable de ceux qui soulèvent les malheureux qu’il est impossible de retenir lorsqu’ils ont été excités ; ont été la cause des désordres que tout homme de cœur ne saurait trop flétrir ... La France a bien fait de vous confier son avenir. »
.A son retour, il dénonçait au préfet ses anciens amis et réclamait, en retour, une place dans la police des chemins de fer. Tricard* qui fut son ami et codétenu à Oued-el-Hamann lui dut sans doute d’être à nouveau déporté au titre de la loi de sûreté générale de 1858. Voir Boisset*, Pelliat*, Tricard.