Par Roger Pierre
Né le 28 décembre 1877 à Valence (Drôme) ; mort en mars 1931 à Bourg-lès-Valence, où il demeurait ; marié ; chef de train au PLM ; militant syndicaliste et communiste.
De 1917 à 1921, et tout particulièrement au cours des grèves des cheminots du secteur de Valence (février et mai 1920), l’action d’Eugène Deux ne peut être dissociée de celle de Pierre Semard dont il était alors l’adjoint au syndicat et pour lequel il fut toute sa vie un ami fidèle. Militant courageux, dévoué et modeste, jusqu’à sa mort, qui survint à la veille de la retraite, il se consacra à l’organisation syndicale et à la défense des revendications des cheminots et des retraités. En 1921, lorsqu’appelé à la direction de la Fédération nationale des cheminots, Semard quitta Valence, Deux le remplaça à la tête des syndicats unitaires du secteur, qu’il représenta à la commission administrative de l’Union départementale (CGTU) ; il fut délégué du personnel et membre du conseil d’administration de l’Union unitaire des syndicats du PLM.
Eugène Deux avait adhéré au Parti communiste dès sa fondation et lui resta fidèle ; il en fut le candidat aux élections législatives de 1928 pour la circonscription de Romans, mais dans la bataille qui opposait alors le député socialiste sortant Jules Nadi à son concurrent réactionnaire Pouzin, il ne recueillit que 854 suffrages sur 18 343 votants, et, se retirant purement et simplement au second tour, il en conserva 122, les voix communistes se reportant pour la plupart sur Nadi.
Deux s’intéressait aussi à la coopération ouvrière ; il y voyait un moyen de lutter contre la vie chère, et il lui consacra plusieurs articles dans l’hebdomadaire communiste régional Le Travailleur Alpin.
Par Roger Pierre
SOURCES : Arch. Dép. Drôme, M 88, 35 M 56. — Cahier de procès-verbaux de l’Union des syndicats de la Drôme, 1919-1924. — P. V. des congrès de l’Union des syndicats du PLM. — Le Travailleur alpin, 1928, 28 mars 1931.