GUILLEMIN Jean-Baptiste

Par Pierre-Jacques Derainne et Jean Risacher

Né vers 1804 à Bourg (Ain), typographe, compositeur imprimeur des feuilles républicaines clandestines, Le Moniteur républicain et L’Homme libre ; néo-babouviste parisien.

Il travailla d’abord comme imprimeur à Lyon, mais il dut quitter la ville après l’insurrection d’avril 1834 pour se réfugier à Genève. On peut penser que c’est lui qui, prénommé Jean-Baptiste-Victor, possédait à cette époque une maison en Saône-et-Loire, à Saint-Mard-de-Vaux, et fut recherché à la suite de l’insurrection. Dans son dossier à la Cour des pairs il était signalé « en fuite » En 1836, il rentra en France et vint se fixer à Paris. Il demeurait en 1839, quai de Gèsvre, n° 16 (VIIe arr. ancien, actuel IVe), puis 53 quai Bourbon (IXe arr. ancien, actuel IVe). Le 29 septembre 1838, il fut arrêté au moment où avec d’autres, dont Eugène Fombertaux*, il travaillait au tirage du 4e numéro de L’Homme libre. Traduit devant la cour d’assises de la Seine, il fut condamné le 12 juin 1839 à 5 ans de prison et à 5 ans de surveillance pour délits politiques, en compagnie de Claude Boudin*, Eugène Fombertaux, Minor Lecomte*, Pierre Joigneaux*. On ne connaît que partiellement son parcours carcéral. Écroué à Sainte-Pélagie le 26 août 1839, venant de la maison de justice, il fut transféré au Mont-Saint-Michel, où il entra, suivant les sources, entre le 22 octobre et le 5 décembre, avec Fombertaux et Leconte, et y retrouva Armand Barbès* et ses compagnons. Sa femme s’était très rapidement installée au Mont, dans une maison proche de l’abbaye et par ses visites à son mari apportait aux détenus des informations de l’extérieur. Les gardiens durent s’en apercevoir, car en septembre 1840 sa femme fut interdite de visite, ce qui provoqua une violente réaction du détenu. L’interdiction était due aussi à la présence dans les environs d’un ancien détenu, évadé en 1835 et amnistié depuis, Édouard Colombat*, Les visites reprirent sporadiquement. Le cauchemar se termina enfin par une remise de peine le 25 août 1841, qui lui fit recouvrer la liberté. Nous ne connaissons pas la suite. Il n’est pas impossible qu’il soit aussi le Guillemin, combattant de 1848 et « marchand de plumes métalliques ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32189, notice GUILLEMIN Jean-Baptiste par Pierre-Jacques Derainne et Jean Risacher , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 23 avril 2018.

Par Pierre-Jacques Derainne et Jean Risacher

SOURCES : Arch. Nat., BB 21 439 à 448. — Arch. Dép. Paris (Seine) DQ 19 / 607, n° 3684 ; registres d’écrou DY/8 17-9861. — Arrêt rendu par la cour d’assises de la Seine qui condamne les accusés Boudin, Fombertaut, Guillemin, Lecomte et Joigneau... Prononcé de l’arrêt, Paris, [1839]. — Edmond L’Hommedé, Le Mont-Saint-Michel, prison politique sous la monarchie de Juillet, Paris, Boivin et Cie, 1932, 195 p. — C. Latta, Un républicain méconnu, Martin Bernard, 1808-1883, Saint-Étienne, Centre d’Études foréziennes, 1980. — L.-A. Blanqui, œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993. — Note de Jacques Grandjonc.

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