AVENAS Élise, Léonie

Par Jean Maitron

Née le 3 octobre 1883 à Annonay (Ardèche), morte le 18 août 1940 à Annonay ; institutrice ; syndicaliste révolutionnaire, à la CGT puis à la CGTU.

Fille d’Eugène Avenas, mégissier, et d’Elisa Bosc, Élise Avenas fit ses études à l’école primaire supérieure d’Annonay. Après diverses suppléances, elle fut nommée en 1903 institutrice stagiaire à Colombier-le-Jeune (Ardèche), puis, en 1911, après titularisation, à Félines (Ardèche) où elle demeura jusqu’à sa retraite en 1939.

En 1907-1908, Élise Avenas contribua à former le Syndicat des instituteurs de l’Ardèche. Quelques années plus tard, elle signait le Manifeste des instituteurs consécutif au congrès syndical de Chambéry, 16-17 août 1912, et aux poursuites contre les syndicats. Élue au conseil départemental de l’Ardèche en 1914, elle assista aux congrès fédéraux durant la Première Guerre mondiale, manifestant son pacifisme, se refusant toujours à l’union sacrée, collaborant à l’École de la Fédération (1914-1918).

Pendant l’entre-deux-guerres, elle poursuivit son action dans la même ligne syndicaliste révolutionnaire. En 1919, elle fit partie du comité provisoire des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR) et fut secrétaire du CSR de l’Ardèche. Elle adhéra au Parti communiste qu’elle quitta, comme nombre de militants de la Fédération, en 1929. En juillet 1926, la revue La Révolution prolétarienne de Pierre Monatte publia une lettre de « la camarade Avenas ». De 1930 à 1932, elle appartint au bureau fédéral de la Fédération des syndicats des membres de l’Enseignement laïque comme secrétaire à la propagande et à la solidarité. En 1934, elle fut poursuivie par le syndicat diocésain en tant que gérante de l’Émancipation de l’Ardèche, bulletin du syndicat, et condamnée à 16 F d’amende par le tribunal correctionnel.

Retirée à Serrières (Ardèche) en 1939, elle accepta, en raison de la mobilisation, d’assurer le secrétariat de la section syndicale du SNI. Arrêtée le 10 novembre 1939 comme « défaitiste », elle fut relâchée en décembre (non-lieu) après trente-cinq jours de détention. Elle mourut en juin 1940, des suites d’une opération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3224, notice AVENAS Élise, Léonie par Jean Maitron, version mise en ligne le 18 octobre 2010, dernière modification le 11 octobre 2022.

Par Jean Maitron

SOURCES : Arch. Nat. F7/13575 et 13744. — Bernard, Bouët, Dommanget, Serret, Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — L. Bouët. Les Militants du syndicalisme universitaire. Ceux de la relève, Avignon, s.d. — Anne-Marie Sohn, Féminisme et syndicalisme. Les institutrices de la Fédération unitaire de l’enseignement de 1919 à 1935, thèse de 3e cycle, Nanterre, 1973. — Notes de France Serret et de Julien Chuzeville.

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