HAMET Henri [HAMET Louis, Henri]

Par Philippe Pauchet

Né le 16 juillet 1815 à Fay (Somme) ; instituteur, libraire-éditeur, journaliste, apiculteur.

Communiqué par Philippe Pauchet

Louis Henri Hamet fut élevé dans une famille de petits ménagers possédant une vingtaine de ruches. En 1830 il partit pour Paris où il exerça le métier de garçon marchand de vin. De retour à Fay il devint élève à l’Ecole Normale de garçons et obtint son Brevet élémentaire le 9 juin 1835. Nommé à Muille-Villette, il fut condamné par le comité supérieur de l’arrondissement de Péronne. Pour éviter la révocation il démissionna et ouvrit une école privée à Ham le 15 juin 1840. Cette institution fut un échec.
Henri Hamet s’établit alors libraire-éditeur à Roye pour y créer Le Journal du Santerre et du Noyonnais. Il y dénonça le prosélytisme des Ursulines de la ville mais aussi le maire qu’il accusait de ne pas inscrire sur les listes électorales les personnes en désaccord politique avec lui. Le 5 mars 1846 il fut condamné, pour délit de presse, à un mois de prison et deux-cents francs d’amende. Peu de temps après il signalait un déficit de cinq-cents francs dans la caisse du bureau de bienfaisance. Une nouvelle plainte du maire lui valut une amende de vingt-cinq francs. Il fut emprisonné en novembre 1846.
Le journal du Santerre disparut en 1847. La même année il avait publié un livre dans lequel il critiquait les inégalités et les injustices induites dans l’enseignement primaire par la loi Guizot de 1833.
Inquiet de voir les élections à la Constituante faire revenir les conservateurs du parti de l’ordre, Henri Hamet prépara son départ de la Somme. Il décida de brouiller les pistes : il demanda, et obtint, un certificat pour se rendre en Algérie. Mais, peu après la naissance de son fils le 10 juin 1848, Jules Hamet, il partit à Paris où, finalement, il espérait n’être pas connu comme agitateur.
En 1849 lors des élections législatives il figurait sur la liste démoc-soc. Il publia à cette occasion une brochure très violente et d’inspiration proudhoniste contre les candidats de la Somme figurant sur les listes du parti de l’ordre, les "républicains du lendemain" ( légitimistes et orléanistes.). De nouveau condamné pour délit de presse, il fut condamné à six mois de prison et trois-cents francs d’amende. A sa sortie de Bicêtre, il retourna à Fay. Après le coup d’Etat de 1851 il fut recherché par la gendarmerie et repartit à Paris où il se cacha comme il put pendant quelque temps. Après la loi d’amnistie de 1859, il devint professeur d’apiculture au jardin du Luxembourg.
L’Etat lui octroya une rente de cent francs au titre de la loi du 30 juillet 1881 en faveur des victimes du 2 décembre 1851. Henri Hamet décéda à Paris le 6 octobre 1889.

Son fils Jules (1848-1877), avait été un militant de la Première internationale et un communard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32319, notice HAMET Henri [HAMET Louis, Henri] par Philippe Pauchet, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 26 mars 2021.

Par Philippe Pauchet

Communiqué par Philippe Pauchet

Oeuvre : L’Enseignement primaire de l’Académie d’Amiens ou L’instituteur tel qu’il fut, tel qu’il est, tel qu’il devrait être.
Les quatorze représentants du peuple du département de la Somme à l’Assemblée constituante jugés au point de vue démocratique et social.

SOURCES : Archives départementales de la Somme : M 98 591, IIT 149. — Archives nationales : F 15 4089 dossier 33.

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