HAUROY

Ouvrier boutonnier à Paris en 1844 ; organisateur d’une grève des ouvriers de la profession, survenue à la suite d’une baisse des salaires.

Condamné en mars à un mois de prison comme principal organisateur de la coalition qui avait gagné presque tous les ateliers de la profession dans la capitale. Le motif de la coalition était la demande d’annulation d’une baisse des salaires décidée simultanément par la grande majorité des patrons parisiens. Outre Hauroy, cinq ouvriers furent poursuivis, dont deux furent condamnés comme ses complices à dix jours de prison. Le tribunal reconnaissait qu’il n’y avait eu ni violence, ni contrainte, ni réunions de plus de vingt personnes, que les ouvriers avaient « discuté paisiblement » et procédé entre eux paisiblement à une collecte au profit de ceux qu’un arrêt du travail même très court mettrait immédiatement dans le besoin. La Gazette des Tribunaux admet que les ouvriers avaient été d’une certaine manière « provoqués » à la coalition « par l’abaissement des salaires ». Elle signalait sans le commenter, mais à coup sûr sans l’approuver, que trois fabricants avaient été, au début, considérés « comme complices de la coalition ». S’ils ne comparurent pas, ce fut parce qu’une ordonnance de non-lieu avait été rendue, entre-temps, à leur profit. S’agissait-il de patrons qui continuaient à payer l’ancien tarif ? C’est probable. La Gazette des Tribunaux, en imprimant que cette affaire est « une ombre à peine visible de ces formidables jacqueries industrielles qui pendant des années d’épreuves ont inquiété la société », voulait probablement insinuer que la répression du délit de coalition avait été cette fois-là excessive. Voir Charbonnier, Ballandard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32359, notice HAUROY , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 13 novembre 2022.

SOURCE : Gazette des Tribunaux, 28 mars 1844.

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