HENRY Paul [HENRY Joseph Paul]

Paul Henry était le fils de Jacques Henry, imprimeur lithographe et éditeur, qui avait péniblement obtenu des autorités en 1834 de fonder sa propre imprimerie à Châtellerault (Vienne). Jacques Henry put ainsi publier deux ouvrages d’érudition en 1835 et 1842 qui firent forte impression dans le milieu intellectuel.
Il confia la responsabilité de l’imprimerie à son fils, Paul Henry. Ce dernier a été condamné en 1850 par le tribunal correctionnel de cette ville pour avoir imprimé sans autorisation des chansons politiques : Le Chant des Paysans et Le Chant des Vignerons dont voici des extraits :
Quand l’élection sera démocratique
Tous les impôts des pauvres ouvriers
Seront dans notre bonne République
Mieux répartis sur les plus gros rentiers.
Bons ouvriers votez pour la Montagne !
(Chants des Vignerons, de Claude Durand.)
Oh ! quand viendra la belle ?
Voilà des mille et des cents ans
Que Jean Guêtré t’appelle,
République des paysans !
(Chant des Paysans, de Pierre Dupont.)
Traduit en 1850 devant les assises de la Vienne pour offense envers le président de la République, il fut acquitté. Dans la soirée du 4 décembre 1851, il se présenta à la mairie de Châtellerault avec Pierrot-Hélis* — voir ce nom — et somma le maire de protester contre le coup d’État et de requérir la force armée pour appuyer sa protestation. Arrêté, puis relâché, il fut de nouveau détenu en octobre 1853 sous l’inculpation d’affiliation à un complot contre la sûreté de l’empereur et contre celle de l’État, de détention d’armes prohibées et d’armes de guerre, d’affiliation à une société secrète, la Marianne ou Jeune Montagne. Voir Lafont Vincent*, Pierrot-Hélis Jean-Baptiste*
Ne pouvant obtenir le transfert du brevet de son père à son profit, Paul Henry quitta la France en 1855 pour les Etats-Unis. Jacques Henry récupèra son imprimerie en 1857 et obtint son déplacement à La Haye-Descartes où il enseignait.