HUGG Guillaume

Né à Oberhergheim (Haut-Rhin), mort le 30 mars 1883 à Guemar (Haut-Rhin). Ordonné prêtre en 1832, vicaire de 1833 à 1837, curé de Rodern près de Thann de 1837 à 1840, de Rossfeld de 1840 au 9 juin 1849, de Sausheim près de Mulhouse du 9 juin 1849 au 19 octobre 1850, privé du ministère pastoral jusqu’en 1856, curé de Runtzenheim de 1856 à sa retraite en 1864. Démocrate socialiste.

Dès 1847, le maire de Rossfeld se plaignait qu’il ne fît pas son métier ; il fut muté à Sausheim en 1849, à cause de ses relations avec un « démocrate avancé ». En 1850, le préfet signalait Hugg à son évêque comme se livrant à une propagande socialiste ouverte, comme exerçant une influence mauvaise sur l’instituteur de Sausheim suspendu de ses fonctions, en faveur de qui il était intervenu. Le ministre de l’Instruction publique et des Cultes considérait Hugg comme « démocrate socialiste des plus ardents », participant à la rédaction de la Volksrepublik, entretenant avec les réfugiés politiques en Suisse et avec les démocrates allemands des rapports suivis.
L’évêque répondit qu’il avait défendu à Hugg de s’occuper de politique, « il y a deux ou trois ans », qu’il le révoquerait s’il était socialiste mais qu’il ne le révoquerait pas s’il était seulement républicain.
Hugg expliqua à son évêque, le 30 juillet 1850, qu’il s’était abonné à la Volksrepublik parce que le journal était très lu par les ouvriers de Sausheim, mais qu’il ne faisait lire ce journal à personne ; qu’il avait vu Georges Joseph Schmitt, dont on prétendait qu’il était l’intime, une fois à Colmar et quelquefois à Mulhouse, mais qu’il ne répandait pas les idées socialistes, qu’il s’occupait d’études sociales, et qu’il ne partageait pas la haine de ses confrères à l’égard du socialisme.
Ces derniers multiplièrent les dénonciations contre lui à l’évêché. Selon le curé de Pfastatt, Hugg fréquentait à Mulhouse des maisons protestantes. Un prêtre de Mulhouse dit qu’il « se pose en socialiste montagnard », qu’il est l’ennemi du pouvoir temporel du Pape, qu’il a soutenu la liste rouge aux élections et qu’il a fait prier pour son succès, qu’il n’a pas des mœurs exemplaires et qu’il fréquente ordinairement Schmitt. « Lors de la procession des Rogations et le jour de la procession du Ban, écrit ce prêtre délateur, il portait toujours une étole rouge. Interrogé par un confrère, il répondit : « C’est le symbole de mon opinion. »
Hugg nia encore toute participation à la rédaction de la Volksrepublik, le 10 septembre 1850, ainsi que tout rôle d’intermédiaire politique avec les proscrits ou avec les démocrates allemands. Schmitt lui ayant envoyé ses enfants au catéchisme, le 11 octobre, ou le fait ayant été signalé par le Recteur à l’évêque ce jour-là, une procédure fut engagée contre Hugg. Le Conseil épiscopal le déclara suspens et interdit le 25 octobre, après une première mesure administrative qui l’avait privé de sa cure le 19 octobre 1850. Hugg fut éloigné du ministère pastoral pour deux ans, bien qu’il eût reçu le 29 octobre l’ordre de l’évêque « avec une grande résignation ».
Envoyé dans le diocèse de Châlons-sur-Marne le 30 novembre 1850, il y fut employé de 1852 à 1856 comme administrateur des populations de langue allemande du diocèse. Rentré dans le Haut-Rhin en 1856, il fut chargé de la petite cure de Runtzenheim jusqu’à sa retraite, en 1864, qu’il prit à Guemar (Haut-Rhin). Il fut, à la fin de sa carrière, accusé de prédire l’avenir par calculs cabalistiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32581, notice HUGG Guillaume, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 19 novembre 2022.

SOURCES : Archives de l’évêché de Strasbourg, Registres 45, 94, 114, 126, et dossier personnel de Hugg.

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