HUGUENIN Jean, François, Auguste

Étudiant en droit à Dijon, Huguenin revint dès 1836 s’installer comme avocat à Lure. Il y était conseiller municipal républicain à la fin de la monarchie de Juillet. En dépit ou à cause de sa renommée locale, il ne fut pas élu, le 23 avril 1848, à la Constituante, par le département de la Haute-Saône. Le 13 mai 1849, il passait par contre à la Législative, sixième sur sept, avec 27.481 voix, sur 63.844 votants et 98.904 inscrits. Considéré comme un « rouge » et taxé de socialisme, sans doute bien arbitrairement, par les conservateurs du département, Huguenin vota ordinairement avec la Montagne (contre l’expédition de Rome, contre la loi Falloux, contre la loi restreignant le suffrage universel). Bon orateur, Huguenin attaqua la réaction politique et l’Élysée à la tribune de la Législative. Il protesta contre le coup d’État du 2 décembre 1851, fut arrêté et gardé deux mois en prison. De plus, pour avoir refusé le serment en sa qualité de conseiller d’arrondissement de Lure, il fut exilé à Nice.
Rentré à Lure après l’amnistie de 1859, Huguenin fut de nouveau élu conseiller municipal de la ville, mais ne siégea pas, toujours faute de consentir à prêter le serment de fidélité à l’Empire. Nommé procureur de la République à Lure en septembre 1870, il échoua le 8 février 1871 à l’Assemblée nationale avec 12.542 voix sur 34.563 votants. Révoqué par l’Ordre moral de son poste de procureur, il le retrouva en 1878. Voir Versigny Jean-Baptiste* et aussi Millotte Louis*, Signart Frédéric*