INENNIN Émile

Né vers 1822. Tourneur sur métaux, domicilié à Rouen, 73, rue Écuyère. Un des orateurs attitrés du Club du passage Nitrière, démocrate et socialiste. C’était vraisemblablement un admirateur et un partisan de Louis Blanc*.

« Le gouvernement, disait-il à la séance du 12 octobre 1848, pourrait, s’il le voulait, être le banquier du prolétaire. L’on ne pourra combattre la concurrence du capitaliste que par les ateliers sociaux. » Ce jour-là son discours, qui était écrit, traitait de « l’association des industriels, comme premier pas vers le socialisme ».
Le 23 octobre, il invoquait Louis Blanc en faveur de l’« association forcée », et signalait « à la vindicte publique ceux qui aujourd’hui possèdent et dirigent ».
Le 26 octobre, il était rappelé à l’ordre par le président, à la demande du commissaire de police présent, pour avoir déclaré que « les aristocrates savent bien que l’émancipation du prolétariat ne peut se faire qu’à la condition de la destruction de la propriété ».
Défenseur, devant le club du passage Nitrière, de la candidature de Ledru-Rollin à la présidence de la République (13 novembre), Inennin se faisait retirer la parole, le 18 décembre, sur intervention de la police, après avoir prévu contre le viol de la Constitution, désormais à l’ordre du jour, selon lui, « la révolte », comme « le plus saint et le plus sacré des devoirs ».
Il participait aux travaux du club, le 29 janvier 1849, et, le 15 février, terminait la soirée en chantant le « Chant des Travailleurs ». Voir Letellier A.*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32639, notice INENNIN Émile , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Arch. Mun. Rouen, Registre des procès-verbaux de police judiciaire concernant le club Nitrière.

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