JAVEL Philippe [JAVEL Philippe, Auguste]

Par Mise à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 17 mars 1807 à Arbois (Jura), mort le 23 septembre 1875 à Paris (VIe arr.). Maître imprimeur, socialiste.

Né en 1867 dans le Jura, Philippe Javel était fils d’Anatoïle Javel, avoué et petit imprimeur-libraire installé Arbois, et de Jeanne Catherine Barbier. En 1829, après des études de droit, il reprit le brevet d’imprimeur en lettres de son père et obtint un brevet de lithographe en 1832. D’après son dossier de breveté, son père aurait été soupçonné d’avoir des opinions libérales.
Il était adepte de Fourier et proche de Proudhon, qui avait travaillé dans son imprimerie. Il fut rédacteur de L’Écho du Jura, hebdomadaire paraissant à Arbois (Jura) sous la Seconde République, fondé avec Gagneur, Derriey, Reverchon et Godin. Javel lui donna une certaine allure proudhonienne et « sociale » contre Le Républicain du Jura, exclusivement politique ou presque. Javel publiait aussi les Annuaires du Jura. (Volume du Centenaire de la Révolution de 1848 dans le Jura). Il diffusa en 1849 un appel du Comité électoral démocratique du Jura aux républicains démocrates en faveur de la candidature de Ledru-Rollin.
A partir de 1849, ses ennuis avec les autorités commencèrent. Il fut condamné le 29 mars 1849 par le tribunal de Lons-le-Saunier à une amende de 3 000 F. Le Préfet précisait alors : " Les presses de M. Javel sont à la disposition du parti hostile à l’ordre et sa conduite dans tous les événements qui se sont produits à Arbois depuis 18 mois a été à l’unisson des écrits qu’il a concouru à répandre dans le public. Lui-même est l’auteur d’une brochure publiée dans le mois d’avril dernier sous ce titre La guerre au Socialisme, c’est la guerre à la Fraternité. Cette brochure a été déférée par moi au procureur de la République pour défaut d’accomplissement des formalités légales. Dans les derniers troubles qui viennent de se manifester à Arbois à l’occasion du passage du 9e léger, le fils du sieur Javel, qui demeure avec lui, a été signalé comme l’un des perturbateurs les plus exaltés."
Après le coup d’état de 1851, il quitta la France pour Genève. Son épouse fut obligée de renoncer aux brevets de son mari au profit de Pointurier. En 1862, Javel se trouvait à Paris. Il aurait été alors employé à la direction générale des chemins de fer du Nord
Il fut membre de la Société d’émulation du Jura de 1844 à 1854.
Il avait épousé en 1831 Marie Emire Perrard. Ils eurent au moins cinq enfants, dont Louis Emir, Firmin Ferréol, journaliste, et une fille. Il avait pour gendre Joseph Charles Thiel, imprimeur-lithographe et photographe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32763, notice JAVEL Philippe [JAVEL Philippe, Auguste] par Mise à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 5 mai 2017.

Par Mise à jour par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : Dictionnaire des imprimeurs lithographes au XIXe s., Ecole nationale des chartes [en ligne] ; - L’Annuaire de la France savante XVIIe-XXe, CTHS [en ligne] ; - État civil en ligne cote V4E 3171, vue 2 ; - Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges-Chevrier [en ligne].

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