DIVET Prudent, Pierre, Désiré

Par Yves Le Floch

Né le 11 février 1900 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort le 10 mars 1981 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) ; employé aux chemins de fer de l’État ; militant syndicaliste et socialiste de la Manche.

Fils de cheminot, Prudent Divert obtint son Certificat d’études en 1912 et entra à l’école d’industrie de la ville où il ne put rester longtemps, les revenus de ses parents ne le permettant pas. Il entra alors, comme apprenti, aux chemins de fer de l’État où il devait prendre, à l’âge de quinze ans, sa première carte syndicale. Il en démissionna en 1917 pour s’engager dans la Marine puis revenir à Rennes, son engagement de trois ans terminé, à nouveau comme cheminot. Il fut reçu en 1921 au concours de dessinateur et nommé en février 1923 à la gare de Saint-Lô (Manche).
Là n’existait qu’un syndicat unitaire et Divet, qui avait hésité lors de la scission avant de se ranger résolument du côté de la majorité, fut en mars 1924 le principal artisan de la fondation d’un syndicat confédéré en même temps qu’il contribuait à l’échec d’une tentative similaire de la CFTC ; il resta secrétaire de cette organisation, qui compta rapidement plus de cent-dix membres, jusqu’en 1926.
Dès 1924, Divert, qui écrivait dans la Tribune des cheminots sous le pseudonyme de « Portépic », collabora à l’Avenir de la Manche, organe de la Fédération socialiste et l’Union départementale, fournissant de nombreux articles, bien écrits et très fournis, ainsi qu’une « chronique saint-loise » relatant la vie syndicale et politique de la préfecture. S’attaquant au début surtout aux unitaires et aux tenants du Bloc ouvrier et paysan, il axa en 1926 ses critiques contre les radicaux jusqu’à prendre position, à la veille du congrès national de Clermont-Ferrand, contre toute l’alliance aussi bien à droite qu’à gauche.
La Fédération SFIO de la Manche n’avait plus aucune existence depuis décembre 1920 et la victoire du Bloc des gauches offrit un cadre à une tentative de reconstitution en janvier 1925 autour de Guéroult, Tonetti et Divet qui fut délégué au congrès national de Grenoble. Le 30 janvier 1926, il fut élu secrétaire fédéral mais cette tentative, si elle permit de constituer quelques sections, n’aboutit pas et il fallut attendre 1928 (voir Le Corre*) pour que le département ait une Fédération socialiste solide.
Divet fut nommé, dans la seconde moitié de 1926, à Paris où il rejoignit son ami Paul Le Guen à la commission administrative, puis au bureau de l’Union de réseau État. Il continua cependant quelque temps sa collaboration à l’Avenir de la Manche et il devait représenter le syndicat des cheminots de Saint-Lô aux congrès confédéraux de 1927 et 1933. Devenu chef de district en 1934, il fut nommé à Pont-Audemer, puis à Chinon en 1936 et passa la guerre sur le réseau Sud-Ouest. Revenu à l’Ouest, il termina sa carrière en 1955 à Saint-Malo.
Marié une première fois à Rennes le 11 avril 1923, il contracta un second mariage à La Faute-sur-Mer (Vendée) le 4 octobre 1969.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3281, notice DIVET Prudent, Pierre, Désiré par Yves Le Floch, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 avril 2012.

Par Yves Le Floch

SOURCES : Autobiographie manuscrite, communiquée à Jean Maitron le 26 décembre 1972. — CGT : Congrès confédéral de Paris, 1927 et Congrès confédéral de Paris, 1933. — L’Avenir de la Manche. — Lettre de la mairie de Rennes, 19 février 1985.

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