JOHANNOT Jean-Baptiste (ou JOUHANNOT Jean-Baptiste)

Né dans le Vivarais, vers 1744, mort à Saint-Étienne (Loire) dans la nuit du 7 au 8 mai 1795. Fabricant de papier à Saint-Étienne. Une des figures les plus marquantes de la Révolution à Saint-Étienne.

Il dirigeait, à Saint-Étienne, une petite fabrique de papier où travaillaient sa femme et sa fille et, quelquefois, ses amis. Il se signala dans les sociétés populaires, déjà très actives en 1791, surtout dans celles de son quartier de Chavanelle. Il y exprimait un vague socialisme égalitaire, caractérisé plutôt par des attaques violentes contre les riches, contre les aristocrates et contre la municipalité que par des vues d’organisation sociale. Il réclamait la convocation des assemblées primaires et le contrôle des adhésions aux sociétés populaires.
Président de la Société des amis de la Liberté et de l’Égalité, il fut arrêté par les insurgés lyonnais en mai 1793, puis relâché, mais de nouveau emprisonné le 17 juin et incarcéré à Lyon. Il ne fut libéré qu’en octobre. Javogues et Bassal, représentants du peuple en mission, le nommèrent alors maire de Saint-Étienne (22 octobre 1793). Il administra la commune dans une période critique où la misère, la disette et le chômage sévissaient durement. Il dut appliquer la loi du maximum et la taxe révolutionnaire sur les riches, ce qui n’alla pas sans provoquer abus et rancœurs. Il voulut même donner du travail ou du pain aux ouvriers en demandant aux patrons d’employer le même nombre d’ouvriers qu’en 1791 ou de les prendre en charge « partiellement et proportionnellement ». En même temps que les fonctions de maire pour lesquelles il recevait une allocation de 105 livres, il remplissait celles de directeur de la commission des armes à la Manufacture nationale d’armes, ce qui lui valait une rétribution de 250 livres par mois.
Il fut écarté de la mairie, le 2 mars 1794, pour « faits inciviques ». L’accusation ne devait pas recouvrir de griefs bien graves puisque, aussitôt, il entra à l’administration centrale du département dont il fut nommé président.
Il fut tué rue des Fossés, dans la nuit du 7 au 8 mai 1795, au début de la réaction à Saint-Étienne.
Sa fille, Marguerite-Sophie, épousa François Littré.
Voir Javogues Claude*, et aussi Fauriel Claude*, Thivet-Noir*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article32811, notice JOHANNOT Jean-Baptiste (ou JOUHANNOT Jean-Baptiste) , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : J.-B. Galley, Claude Fauriel, Saint-Étienne et son district pendant la Révolution. — Bossakiewicz, Histoire générale de Saint-Étienne. — Petrus Faure, Histoire du Mouvement ouvrier dans le département de la Loire, Saint-Étienne, 1956.

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