Commis-marchand ; insurgé des 5 et 6 juin 1832.
Jules Jouanne semble avoir été originaire de la région de la Flèche. Lors de l’insurrection des 5 et 6 juin 1832, il aurait tiré des coups de fusil sur la troupe. Ayant échappé à un mandat d’arrêt lancé contre lui, il ne comparut pas au procès des vingt-deux accusés du cloître Saint-Merry. Il était accusé d’attentat contre le gouvernement, d’attaque contre la force publique, de tentative d’homicide. Il fut condamné par contumace à 10 ans de détention. Il trouva refuge à la Flèche, où il exerça la profession de commis-voyageur, utilisant le passeport que lui prêta un certain M. Choisnet.
Son frère Louis Auguste Joseph fit une demande de secours en 1848, évoquant son frère Jules, « condamné à mort par contumace, enfui en Belgique ». Le dossier est conservé aux Archives de la Préfecture de Police.
Sous la monarchie de Juillet, en 1838 et 1842, il avait figuré dans des annuaires commerciaux, sous la rubrique de la papeterie. On le retrouve commerçant à Lille en 1878, année où étant allé à Paris pour l’Exposition, il avait essuyé une tentative d’escroquerie d’un hôtelier qui cherchait à exploiter l’afflux de clientèle. Jouanne fit un procès qu’il gagna. Enfin, le 26 décembre 1879, Le Rappel, signalant sa qualité d’ancien combattant du cloître Saint-Merry, annonçait qu’il était décédé la veille à Paris, maison municipale Dubois. Mars et Mercure, telle aura été sa devise.
SOURCES : Arch. Dép. Sarthe, série M non classée. — Arch. PPo, AA 399. — Procès des vingt-deux accusés du cloître Saint-Méry, événements des 5 et 6 juin 1832, suivi de pièces justificatives, Paris, Rouanet, 1832, 146 p. — Note de Th. Bouchet et de Pierre Baudrier.