Par J. Risacher
Né vers 1796, mort en 1866. Commis, puis directeur de l’octroi. Carbonaro, de tendance républicain, franc-maçon.
Le père de Nicolas Joubert, Mathieu, ancien curé d’Angoulême, sécularisé en 1793, avait été organisateur de l’octroi, puis préfet. Sa sœur, Claire, épousa Saint-Amand Bazard* en 1812 ou 1813 (Voir Claire Bazard*). Commis d’octroi, Nicolas Joubert était aussi étudiant en droit. En septembre 1818 il fonda avec ses amis Bazard, Philippe Buchez* et Jacques Flotard* la loge des amis de la vérité.
En août 1820, il apparut comme l’un des responsables de la conspiration dite du « Bazard français » qui échoua avant d’avoir commencé. Il dut s’exiler en Italie avec Pierre Dugied*, où il participa au mouvement insurrectionnel des Napolitians contre les Bourbons de Naples, tout en se familiarisant avec les méthodes des carbonari. Il y resta plus longtemps que Dugied, au delà de la défaite des Napolitains par les Autrichiens le 7 mars 1821. Il revint sans doute après la création de la charbonnerie, le 1er mai 1821, mais alla en répandre les principes dans l’Est. Il était avec les libéraux espagnols en 1823. A la fin de la Restauration, il était membre de la Société Aide-toi, le ciel t’aidera. Le 29 juillet, sa maison, passage Dauphine, servit d’atelier à la fabrication de munitions et il participa à la prise du Louvre. Le 31 juillet, il était l’un des chefs républicains qui suivirent Thiers au Palais royal rencontrer le Duc d’Orléans. Sans résultat. Il fit partie de la commission qui distribua les médailles de Juillet avec Audry de Puyravault, Lafayette, etc. Après Juillet, colonel de l’État major de la Garde nationale, il devint directeur de l’octroi. Il témoigna en faveur des accusés du procès des Dix-Neuf.(avril 1831). Restant fidèle à ses idées, il ne semble pas avoir eu d’activités particulières.
Par J. Risacher
SOURCES : Procès des Dix-Neuf citoyens accusés de complot tendant à remplacer le gouvernement royal par la république, Paris, Prévot, 1831. — Louis Blanc, Histoire de Dix ans (1830-1840), Paris, Pagnerre, 1841-1844, 5 vol., diverses rééditions, 1846 à 1877. — J.-C. Caron, La Jeunesse des Écoles, Paris 1815-1848, thèse de doctorat, sous la direction de Maurice Agulhon, Paris I, 1989. — L.-A. Blanqui, œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993.